Les forces de l’ordre n’y sont pas allées de main morte avec les paysans de la commune rurale de Soamahamanina qui comptent plusieurs blessés dans ses rangs. Et non seulement avec eux puisque ces éléments armés ont aussi provoqué des feux de brousse avec une pluie de grenades lacrymogènes. D’un autre côté, le leader de l’association Vona Fitiavan-tanindrazana ainsi que plusieurs autres personnes seraient arrêtés et retenus par la gendarmerie nationale.

Le mouvement de contestation mené par la population de cette localité a fini par un affrontement direct avec les forces de l’ordre, et comme son nom l’indique, ont usé de toutes leurs … forces. Une pluie de grenades lacrymogènes a été envoyée pour stopper la marche des habitants de cette commune rurale, près du pont d’Ikalariana dont une a atterri sur le … nez d’une vieille dame. Evidemment, le visage de cette dernière est très vite ensanglanté tandis que d’autres grenades ont pris des chemins différents pour brûler le « tanety ». Et comme ces forces de l’ordre n’en ont rien à f…, ce sont les mêmes paysans brutalisés qui ont essayé d’éteindre les feux qui s’étaient déclarés un peu partout. Avec les moyens du bord, des branches d’arbres et des arrosoirs ont été utilisés et cela s’était avéré très efficace. Il faut savoir que la population de Soamahamanina et des autres localités environnantes est venue nombreuse, et la pluie de grenades lancée n’est pas arrivée à disperser la foule. « Nous voulons manifester dans le calme. Nous ne faisons rien de mal, nous réclamons seulement nos terres et notre patrie. Pourtant, nous subissons toujours la répression des forces de l’ordre », explique Andrianony Tsioharana, membre de l’association Vona.

Retenu dans un camp

Selon les dires des riverains de la route nationale 1 reliant la Capitale à Tsiroanomandidy, c’est-à-dire traversant les régions Analamanga, Itasy et Bongolova, plusieurs camions des forces de l’ordre menés par le général Florens Rakotomahanina ont déjà envahi les lieux, très tôt dans la matinée. Lourdement armés, ils étaient au moins une centaine avec de nouveaux équipements et prêts à en découdre. Apparemment, ils ont oublié qu’ils ont en face de pauvres paysans ne souhaitant qu’une chose : qu’on laisse en paix leurs terres, et par conséquent que les Chinois partent définitivement ! « Nous avons assez fait preuve de tolérance. Maintenant, le gouvernement doit prendre une décision. Les Chinois doivent quitter nos terres tout de suite ! », clame le leader de l’association Robson Pierre. Mais évidemment, ces forces de l’ordre ont une mission claire : mâter le mouvement coûte que coûte et obtenir ainsi la soumission de la population ! Selon l’ancien ministre Augustin Andriamananoro, un natif de la localité de Soamahamanina, le président de l’association Vona Fitiavan-tanindrazana aurait été arrêté et retenu dans un camp de la gendarmerie, après la tenue du mouvement populaire d’hier. Mais force est de constater que plus que jamais, la population reste soudée, comme au temps des « Menalamba » !

J.L.R – T.A