Hôpitaux publics – Les accompagnateurs des malades en difficulté
Les trottoirs deviennent cuisine pour les familles des parturientes à l’hôpital gynécologique et obstétrical de Befelatanana. Venue d’un village dénommé Ankisabe, à 6h de marche à pied de Soavinadriana-Itasy, une famille composée de 8 personnes est contrainte de préparer le repas dans la rue et dormir dans le hall dudit hôpital. « Nous ne connaissons aucune personne à Antananarivo et nous sommes obligés de rester ici, dans la rue », se plaint un des membres de la famille. Le médecin à Soavinadriana-Itasy a orienté cette famille vers l’hôpital gynécologique et obstétrical de Befelatanana après un accouchement compliqué de l’une de ses proches. L’association « Arovy ny marary » au sein du Centre hospitalier universitaire Joseph Ravoahangy Andrianavalona a créé un centre d’accueil destiné aux familles des malades pour faciliter leur séjour dans la capitale mais la plupart d’entre elles ne possèdent pas les moyens financiers nécessaires étant donné que c’est encore payant. Dans les brousses, les établissements sanitaires publics disposent d’une infrastructure spéciale servant à accueillir la famille des malades contrairement à ceux de la capitale.
Aide aux plus vulnérables
Une autre preuve de la pauvreté grandissante de la population. Les personnes nécessiteuses qui n’arrivent plus à payer les frais médicaux dans les hôpitaux publics ne cessent d’augmenter en nombre. Nombreuses femmes parturientes au sein de l’hôpital gynécologique et obstétrical de Befelatanana ne possèdent même pas de trousseau pour bébé. Même les linges servant à accueillir le bébé à l’accouchement n’existent pas. Ce cas est devenu de plus en plus récurent ces derniers temps, selon une assistante sociale travaillant au sein de cet établissement sanitaire. Ce cas concerne au moins trois femmes par semaine. L’hôpital est alors contraint de chercher tous les moyens nécessaires pour aider ces femmes. « L’Etat met à la disposition de l’hôpital un fonds pour venir en aide aux personnes les plus nécessiteuses mais cela n’est pas du tout suffisant vu l’abondance des cas », explique Telina Rakotonarivo, assistante sociale au sein de l’hôpital. La deuxième option concerne une facilité de paiement pour les personnes ne pouvant pas payer la totalité des frais médicaux. « Si la concernée en question est une employée en zone franche, par exemple, elle peut établir un contrat avec l’hôpital et payer en échelon ses frais médicaux. « Des donateurs essaient également d’aider l’hôpital mais avec la crise, il est actuellement très difficile de les mobiliser », termine l’assistante sociale.
M. S.