Intervention militaire en Syrie – Les Français opposés en majorité
C’est hier mercredi 4 septembre, à 16h, qu’ont eu lieu les débats à l’Assemblée nationale sur une potentielle intervention française en Syrie. Les discussions n’ont pas donné lieu à un vote. La France entend réunir une coalition internationale pour sanctionner le régime de Bachar el-Assad. Si le consensus international commence petit à petit à émerger sur la nécessité d’intervenir, du côté des Français, l’opinion est plutôt défavorable à une intervention militaire. Les Français préfèrent que le gouvernement s’occupe de la politique intérieure, en cette période de rentrée. Ils sont ainsi environ 60% à s’opposer à une intervention française en Syrie. Même dans le cadre de l’ONU, les Français disent « non », même si c’est moins unanimement. Alors pourquoi une telle opposition ? « Dans toutes les enquêtes on montrait que, depuis que l’on envisage des frappes contre la Syrie, une majorité de Français s’y opposent. Dans notre sondage qui a été réalisé la semaine dernière et d’autres sondages plus récents l’ont confirmé, on a à peu près 60% des Français qui se disent opposés à une participation française à des frappes militaires contre la Syrie », explique Damien Philippot, de l’institut de sondages Ifop.
Une intervention avec l’ONU remporte une adhésion plus forte
« Ce qui est intéressant, c’est de voir qu’il y a quand même un décalage dans l’opinion des Français, selon qu’on leur pose la question dans le cadre d’une intervention de l’ONU. Si l’ONU décide d’intervenir, dans ce cas-là l’adhésion est un peu plus forte. Si par contre on est dans une situation où la France interviendrait seule – avec les Etats-Unis en tout cas – mais sans l’aval de l’ONU, dans ce cas-là, l’adhésion est vraiment minoritaire ».
Une fois l’intervention lancée, les Français pourraient se rallier
Mais – et c’est habituel dans ce genre de conflit – même si au départ l’opinion publique est réticente, « le simple fait de lancer une intervention et de mobiliser les Français autour de l’engagement de leur armée sur un conflit, fait qu’il y a en général une progression tout de même de l’adhésion », ajoute Damien Philippot. Pour le sondeur, malgré l’opposition, a priori, une fois une intervention militaire lancée, il y a généralement un ralliement des Français autour de leur armée. C’est peut-être là-dessus que compte François Hollande dans les prochaines semaines.