Marchands de Behoririka – « Nous ne partirons pas d’ici ! »
Suite à la mesure de la Commune urbaine d’Antananarivo (Cua) de les enlever des abords du lac de Behoririka, les marchands ont organisé ce jour** une manifestation pour montrer leur désaccord et leur inquiétude sur leur avenir. Selon eux, la mesure prise par la Cua est abusive et irréfléchie car en premier lieu, elle ne tient nullement compte de la réalité socio-économique actuelle. Ils soutiennent par la suite que les clients ont déjà pris l’habitude de passer par ce lieu précis à tout moment de la journée et particulièrement, en allant au travail et rentrant le soir, et ce, pour effectuer leurs achats. D’un autre côté, aucune explication convaincante n’a été émise et aucun préavis ne leur a été adressé. De plus, les marchands s’estiment être en situation régulière car ils ont versé comme il se doit, le taxe et impôts y afférents afin d’exercer leur activités d’autant que la place a été octroyée officiellement par les anciens dirigeants de la Cua. Par ailleurs, ces derniers affirment qu’aucune promesse n’a été faite pour qu’ils puissent retrouver leurs emplacements, une fois que les travaux à réaliser seront finis. En effet, c’est la raison avancée par le staff de Lalao Ravalomanana.
Domaine du mystère
Le bureau du troisième arrondissement de la commune s’est effectivement exprimé à ce sujet en soutenant que des travaux d’épuration du lac vont se tenir avant l’arrivée de la saison des pluies et les marchands n’y sont pas contre. Une réunion avec le délégué au maire aurait déjà eu lieu au cours de laquelle tous ont accepté de libérer la place, et ce, sans délai, dès le début des travaux en question. Mais pour les marchands, la suite reste dans le domaine du mystère. D’un autre côté, la rumeur court que l’équipe dirigeante de la mairie d’Antananarivo aurait déjà vendu cette place à des étrangers, d’où la banderole invitant Lalao Ravalomanana à s’occuper réellement de la population tananarivienne et des « madinika », au lieu de penser à ses intérêts personnels ainsi que de son mari et du groupe Tiko ! Bien que la nécessité de ces tâches s’avère juste pour prévenir des éventuelles inondations du quartier, la mesure d’enlever les étalages de vente est jugée inadmissible par les marchands puisqu’un espace large destiné aux engins et autres infrastructures existe déjà, à l’intérieur même du marché en question. Ainsi, de peur de ne plus retrouver leurs étals le matin, les marchands sont maintenant obligés de garder les lieux.
Anna Ra.