Afrique subsaharienne – L’agriculture pour remédier à la plus faible croissance
Après avoir ralenti à 3 % en 2015, le taux de croissance de l’Afrique subsaharienne devrait continuer de baisser à 1,6 % en 2016, son niveau le plus bas depuis vingt ans, souligne la Banque mondiale dans son rapport semestriel Africa’s Pulse publié hier. Un léger rebond est prévu en 2017.
Ce sont les plus grandes économies du continent, notamment le Nigeria et l’Afrique du Sud, soit 50 % de la production économique régionale, qui sont à l’origine de ce ralentissement d’ensemble. Mais ces taux de croissance sont très hétérogènes en fonction des pays : un quart d’entre eux est parvenu à maintenir une bonne dynamique, dont la Côte d’Ivoire et le Sénégal qui demeurent en moyenne annuelle à plus de 6 %. Ils se positionnent ainsi parmi les économies les plus performantes du continent, contrairement à d’autres comme l’Ethiopie, le Rwanda ou encore la Tanzanie
Les causes de ce ralentissement global du continent se trouvent dans la baisse des prix des matières premières, des conditions de financement moins favorables et des incertitudes pesant sur leurs politiques économiques, ce qui impacte les investissements. A ceci se greffe, pour certains pays, des sécheresses et des tensions politiques et sécuritaires. Les entrées de capitaux dans la région ont décliné, ce qui indique que le financement externe est devenu plus difficile.
En Afrique subsaharienne, les hausses de production résultent avant tout de l’expansion des surfaces cultivées. La chose est aisée puisque l’Afrique détient, de loin, la plus grande part au monde des terres propices à l’expansion durable de la production, c’est-à-dire non boisées, non protégées, avec une faible densité de population, avec presque 45 % de la surface totale. Parallèlement, malgré l’existence de vastes étendues arides ou semi-arides, le continent africain dispose de ressources en eau qui sont, dans l’ensemble, largement sous-utilisées : seulement 2,5 % des ressources en eau renouvelable du continent sont, à ce jour, exploité.
Sans oublier les infrastructures. Des enquêtes menées au Bénin, à Madagascar et au Malawi auprès de négociants ont montré que les coûts de transport représentaient 50 % à 60 % du coût total de commercialisation.
Recueillis par FR