Sempama – « 57 000 enseignants en grève ! »
Voilà une affirmation du président de ce syndicat qui, assurément, va faire grincer les dents des autorités mais aussi des parents d’élèves. De son côté, Paul Rabary déclare que tout est rentré dans l’ordre, si son Dg de l’Education nationale a fait savoir que les enseignants sont libres de s’exprimer et d’observer une grève !
La meilleure illustration de cette bataille se trouve sûrement à Sambava, la Capitale de la Région Sava, si à Tana, les enseignants grévistes ont occupé la cour et les trottoirs du ministère de l’Education nationale à Anosy. A Sambava, le directeur régional de l’éducation nationale est intervenu dans les médias locaux pour inviter les enseignants à rejoindre les écoles pour la rentrée scolaire prévue le 04 octobre dernier. « Vous n’avez pas le droit de prendre en otage les élèves et le ministère de l’Education nationale n’est pas l’unique responsable. Nous allons envoyer des agents pour établir une liste des absents qui verront leur salaire suspendu plus tard », a déclaré Boto Jean Evariste, le Dren de la Sava. Quelques heures plus tard, la réponse de la bergère est arrivée par les mêmes canaux : « Nous ne pouvons enseigner sauf si le Dren arrive à satisfaire toutes nos revendications ». Et hier matin, toutes les écoles publiques sont restées portes closes même si certains parents ont quand même envoyé leurs enfants.
Menace d’arrestation
Mais le ministre Paul Rabary a affirmé que tout est résolu : « 13 écoles primaires publiques de la circonscription scolaire de Sambava n’ont pas observé la rentrée scolaire du 3 octobre dernier. Toutefois, tout est rentré dans l’ordre et cette rentrée scolaire est déjà effective depuis le 4 octobre » !
Cette situation tendue est observée presque dans toute l’île et si on en croit la déclaration du président du syndicat des enseignants réunis au niveau du Sempama, le blocus est total. « Plus de 57 000 enseignants n’acceptent pas cette rentrée scolaire et que ces enseignants observeront une grève, tant que le ministère ne daigne pas satisfaire leurs revendications », a-t-il annoncé. En réponse, le directeur général de l’éducation nationale tente de remonter la pente tout en annonçant la couleur : « Les enseignants sont libres de s’exprimer et libres également d’observer une grève. Toutefois, forcer les autres enseignants déjà en classe, à manquer à leur devoir d’enseigner est passible de sanctions disciplinaires et le ministère ne tolèrera pas ce genre de situation. »
Apparemment, ce n’est pas encore demain que la rentrée scolaire sera vraiment effective d’autant que selon les informations émanant des leaders syndicaux, des menaces d’arrestation planent sur eux.
Vladimir I. Houlianov