Après plusieurs appels à la démission des tenants du pouvoir et quelques réunions partisanes, la plateforme Dinika ho Fanavotam-pirenena vient de proclamer haut et fort sa volonté d’en finir avec le régime actuel. Selon cette plateforme, l’incompétence a assez duré. On doit y mettre fin coûte que coûte. Toutes les forces de la Nation sont appelées à se mobiliser et le régime est prévenu, un congrès et c’en sera fini !

La détermination du mouvement « Dinika ho Fanavotam-pirenena », réunissant la plus grande plateforme d’opposition politique actuellement, semble ne pas avoir de limite. Hier, lors d’une réunion des membres, ces derniers ont déclaré que la destitution du régime se fera avant la fin de cette année. Plus précisément, le mouvement réunissant presque tous les grands opposants au régime Rajaonarimampianina organisera un congrès national dans un peu moins d’un mois. Une réunion censée se tenir avant le 16ème sommet de la Francophonie prévu à Antananarivo au mois de novembre prochain. A l’issue de laquelle la destitution des tenants du pouvoir sera inévitable et se fera coûte que coûte selon toujours les membres du « Dinika ho fanavotam-pirenena ». Ayant clamé et réclamé le départ de l’exécutif depuis sa création et même avant le regroupement des « troupes », ces derniers semblent plus que jamais décidés à faire tomber Rajaonarimampianina et consorts. Loin de la concertation publique et des discussions inclusives réclamées et véhiculées il y a quelques temps encore, ce revirement de situation risque de chambouler le programme des dirigeants actuels. En effet, ces intentions formulées par les leaders de l’opposition réunis au sein de la plateforme prendront donc forme avant l’arrivée des invités du sommet de la Francophonie. Rendez-vous pour lequel pourtant les tenants du pouvoir militent et œuvrent chaque jour depuis leur arrivée au pouvoir.

Mise au point

« Rien ne changera réellement que si tous les citoyens se concertent », avaient souligné les membres du Dinika ho Fanavotam-pirenena au cours du mois dernier. La concertation citoyenne se fera semble-t-il à travers un congrès national annoncé hier. Et compte tenu de la déclaration des leaders de la plateforme, cette réunion qui se tiendra avant le sommet de la Francophonie ne servira donc que de simple mise au point concernant la manière d’arriver aux fins déjà fixées. La détermination de ces derniers à procéder à cette étape résulte du fait que l’amateurisme des dirigeants ont dépassé le seuil de l’acceptable. Selon les ténors du Dinika ho Fanavotam-pirenena, ces derniers ont suffisamment démontré leur incapacité à diriger le pays. La pauvreté grandissante de la population malgache, l’insécurité quasi-perpétuelle face à la corruption massive qui règne au sein de l’exécutif ainsi que les cascades de scandales qui touchent les proches du régime en sont les preuves évidentes.

De plus, selon toujours les membres du Dinika ho Fanavotam-pirenena, la prédominance et l’importance accordée par les dirigeants aux étrangers par rapport à ceux des citoyens malgaches sont inacceptables. C’est notamment le cas en ce qui concerne l’attribution des terres à ces derniers alors que des malgaches propriétaires sont expropriés par le pouvoir. Il apparait donc vital pour le pays de procéder par cette voie. A ce propos, Pety Rakotoniaina a fait remarquer que si la maison brûle, il importe d’abord d’éteindre le feu au lieu de penser à où l’on logera après. Quatre thèmes principaux seront également discutés lors du congrès national à savoir la conduite des affaires de l’Etat, l’économie, la politique et les projets sociaux de la plateforme. Un congrès et c’en sera donc fini de ce régime.

Régis Kabary