Grève et manifestation – Le risque d’explosion sociale se précise
Si la probabilité d’un coup d’Etat demeure au stade de rumeur ou de simple suspicion, la possibilité d’une explosion sociale se précise avec la multitude de foyers de tension et de grève qui poussent comme des champignons dans plusieurs secteurs. Dans le domaine de l’enseignement, aucune entente n’a été trouvée entre le ministère de l’Education nationale et les 13 syndicats grévistes. Bien que minoritaire, ces derniers peuvent, à chaque instant, gonfler, pour ce qui est de leur nombre, et arriver à bloquer littéralement la rentrée scolaire. L’Etat ne cesse de rappeler l’impossibilité de donner une réponse favorable aux syndicalistes. Cette position des dirigeants tend logiquement vers une partie de bras de fer où seul le plus fort sortira vainqueur. Cela va entrainer l’affrontement entre les enseignants et les éléments des forces de l’ordre. Si ces derniers bénéficient de leur formation en maintien de l’ordre et en action anti-émeute, les premiers pourront, par contre, bénéficier de l’appui des autres syndicalistes. Les agents pénitentiaires et une autre plateforme de fonctionnaires ont déjà annoncé leur soutien aux grévistes qui ne devraient en aucun cas subir la répression de la part des forces de l’ordre.
Un autre foyer de trouble risque également de se produire dans la capitale. Il s’agit du refus des marchands de se plier à la nouvelle organisation pour l’assainissement de la ville. Depuis leur arrivée aux commandes de la municipalité, le nouveau maire et son équipe exécutive ont brillé par leurs actions à nuire aux activités. Des centaines de commerçants dans la capitale.
Les victimes viennent de plusieurs catégories sociales différentes, entre autres, les pauvres vendeurs ambulants illicites, des marchands légaux mais jugés indésirables comme ceux autour des pavillons à Analakely, et les vendeurs d’habillement à Behoririka. Enfin, les petits investisseurs qui ont loué des stands dans quelques centres commerciaux que la commune a ordonné de fermer. Tous ces marchands commencent, actuellement, à se regrouper pour se révolter contre la municipalité.
Enfin, mais non pas le moindre, plusieurs plates-formes politiques insistent sur la nécessité absolue du départ de l’actuel régime. Pety Rakotoniaina et son équipe restent fermes sur leur refus catégorique de se taire face à ce qu’ils qualifient d’ « inacceptable » dans le pays. D’autres groupements continuent également de s’activer pour donner l’impression que le pays est dans l’instabilité.
Toutes ces manœuvres politiques se compliquent avec le refus du régime de donner l’autorisation de manifester quel que soit le lieu demandé. L’intervention de la CUA qui se penche du coté des organisateurs de réunion politique ne fait qu’empirer les choses. Comme par hasard le nouveau conseiller technique spécial du maire milite pour la liberté d’expression dans la capitale.
Dom