La situation de la Jirama ne cesse de se dégrader et les sessions de délestage touchent de plus en plus de localité. Pourtant, la seule victime reste la population malgache et depuis samedi, c’est la ville des Fleurs qui en fait les frais. Depuis samedi dernier, Mahajanga connait une panne générale de courant électrique et aucun quartier n’est épargné. En effet, selon les sources locales, même les endroits stratégiques sont depuis ce jour-là privés de courant. Selon les responsables auprès de la Jirama Mahajanga, la panne résulte d’un problème d’approvisionnement en carburant mais également d’un manque de moyens financiers de ces derniers. Cette situation tend réellement à se généraliser dans les provinces de Madagascar. Au cours de la semaine passée, la région nord du pays avait subi le même problème, pour les mêmes raisons. A Antsiranana, le délestage est devenu permanent et les responsables locaux n’ont eu d’autres explications que celles sorties quelques jours après par la Jirama Mahajanga. En outre, le système de production thermique utilisé par ces derniers ainsi que  l’irrégularité dans la livraison de carburants nécessaires aux groupes thermiques entraînent les délestages dans les Régions Sava et Diana.

Des mesures tardives

La situation ne risque pas de s’améliorer dans les jours qui viennent si ces coupures de courant et pannes permanentes ont pour source le manque de financement et l’approvisionnement en carburant comme les responsables s’accordent à le dire. Le fait est que la Jirama vient de se voir refuser il y a peu de temps encore une nouvelle hausse des subventions que l’Etat accorde à cette société. Ceci alors que le motif évoqué par les dirigeants de cette société pour cette nouvelle hausse était la résolution des problèmes de délestage dans l’île  et ce dans l’immédiat. A noter que la Jirama bénéficie à l’heure actuelle de 300 milliards d’Ariary de subventions alors que la loi de finances initiale de 2016 ne prévoyait que 240 milliards. En réalité, ces aléas de la Jirama ne sont que les résultats de la gestion de cette société. En effet, la Jirama semble avoir assez de ressources et de carburants pour faire que le délestage ne soit plus qu’un mauvais souvenir pour les malgaches. Si l’on se réfère à la déclaration du ministre des Finances, 61% de la production d’électricité de la Jirama sont volés ou perdus par la société. Ceci sans parler du carburant détourné au sein de cette société d’Etat. Le délestage devient un réel problème social et les usagers commencent à grogner. Les dirigeants ont déjà annoncé que des mesures seraient prises. Jusqu’à maintenant, rien n’a encore été fait concrètement alors que des villes entières ne reçoivent plus d’électricité, que des factures exorbitantes à payer.

Régis Kabary