Ankazomborona Mahajanga – Attaque de la caserne de la gendarmerie !
C’est une foule en furie qui a extirpé un suspect de la main des forces de l’ordre samedi dernier dans la matinée. Voilà comment un simple bagarre « angarendona » a vite tourné en attaque d’une caserne qui, rappelons-le, est une zone classée …rouge ! Mais il faut dire que la population n’a plus aucun respect pour tout ce qui est autorité, notamment quand elle croit à une injustice, d’autant qu’elle n’a plus confiance en la … Justice !
Avec une population estimée à plus de 40 000 âmes, Ankazomborona est une commune rurale du district de Marovoay dans la Région Boeny, sur la route nationale 4 et se trouve à moins d’une centaine de kilomètres de Mahajanga. Dans la nuit du mercredi 05 octobre dernier, une bagarre a éclaté lors d’un événement entre deux hommes : J.P et Z mais apparemment, ce dernier n’était pas de taille à vaincre le premier. D’où l’entrée en scène d’une troisième appelée D. Gravement blessé, J.P a été évacué à Mahajanga tandis que D a été arrêté par la gendarmerie locale. Le lendemain, ce dernier a été emmené dans la Capitale de Boeny pour la continuité de son enquête. Puis, le vendredi 07 octobre, Z a aussi été arrêté à son tour et retenu dans la caserne de la gendarmerie locale. Le lendemain, la population d’Ankazomborona a su que J.P a succombé à ses blessures. D’où la venue en très grand nombre des habitants pour réclamer la tête du deuxième suspect alors qu’il était sur le point d’être emmené à son tour à Mahajanga. Evidemment, cette foule ne l’entendait pas de cette oreille, et ne voulait d’aucune négociation, d’autant qu’elle a très peu confiance en la Justice. Dès 8h30 de la matinée donc, des jets de pierre ont fusé de partout, si d’autres personnes ont essayé d’incendier les maisons qui font partie de la caserne en question. Apparemment, les priorités auraient changé dont la défense du camp, du magasin d’armes, des autres infrastructures et des matériels roulants. Ainsi, des tirs en l’air ont été émis afin d’éloigner la population du lieu, et ce, tout en essayant de protéger la vie de celui que la foule réclamait.
La cavalerie
Mais au final, Z. est tombé entre les mains de cette dernière qui n’a pas fait grand cas de sa vie. Le bilan est assez lourd pour la gendarmerie locale avec de nombreux matériels cassés et des portes et vitres brisées, si on recense un gendarme stagiaire légèrement blessé ainsi que trois autres personnes, du côté de la population. En tout cas, la situation s’est aussi calmée très vite, vers 10h45 et c’était le moment idéal pour l’arrivée de la … cavalerie du groupement de la gendarmerie de Mahajanga venue à la rescousse, comme on en voit souvent dans les films américains et français !
Voilà donc comment une simple bagarre « angarendona » a tourné au drame et on ne peut déduire que l’absence totale du respect de la population envers les autorités, même si elles sont armées. Il faut dire qu’une caserne de la gendarmerie est une zone classée « rouge » mais la plupart des habitants préfèrent actuellement défier la loi que de regarder sans bouger ce qu’ils pensent être une injustice. D’ailleurs, la participation intensive des gendarmes et des policiers dans ces opérations destinées à mater tout mouvement social ou politique n’est pas vu d’un très bon œil par tous les citoyens malgache. Et avec facebook et les autres réseaux sociaux, les habitants de ces contrées lointaines sont au courant, à temps réel, de ces événements qu’eux aussi, ne digèrent pas du tout. D’où les réactions violentes au quart de tour !
Vladimir I. O.