Anjeva – 12 millions de mètres carrés octroyés aux chinois
L’exploitation va détruire des vestiges de l’histoire de Madagascar tout en provoquant une immigration obligatoire pour les villageois locaux. Leurs terres ont été octroyées à une entreprise chinoise qui va exploiter des granites pour une durée de 40 ans. La population refuse de se laisser faire. Une nouvelle révolte populaire en vue !
Un nouveau scandale! L’Etat a accordé une autorisation d’exploitation de 12.500.000 mètres carrés soit 1250 hectares des montagnes sacrées de l’Imerina à la société chinoise Top Granite. Cette dernière a, depuis le 16 avril 2016, le monopole d’extraire les granites à Anjeva et ses environs. En détail, Top granite possède une autorisation d’exploiter 32 carrés alors qu’un carré a 625m de côté soit 390.625 mètres carrés donnant le total de 12.500.000 mètres carrés. Ces surfaces concernent plusieurs villages dont les habitants risquent d’en être expulsés tôt ou tard, puisque l’autorisation s’étend sur 40 ans. Avant la délivrance du permis d’exploitation, aucun responsable n’était venu sur place pour discuter avec les villageois. Ces derniers, appuyés par la diaspora habitant dans la ville, refusent catégoriquement l’octroi de leurs terres ancestrales aux chinois et se préparent déjà à se battre jusqu’au bout pour empêcher l’exploitation. Si la population de Soamahamanina a pu faire repousser les chinois, celle d’Anjeva risque d’être plus farouche et ne reculera devant rien.
Les techniciens et hauts responsables au sein du ministère des Mines a beau à expliquer que le partenariat avec des entrepreneurs étrangers reste incontournable pour l’exploitation des richesses souterraines de Madagascar, mais ils ont oublié que la valeur symbolique et historique des terres reste inestimable pour les malgaches. De plus, Anjeva et ses environs constituent une preuve vivante de l’origine de l’Imerina ainsi que de la nation malgache toute entière puisque c’est en quelque sorte le berceau de la royauté. Toucher une seule pierre qui serait sacrée dans cette localité constitue un sacrilège grave dans la culture malgache. En plus de nombreuses familles seront également déracinées si leurs terres ancestrales, qui sont la base de leurs origines, sont déjà octroyées aux chinois.
Des tombeaux à détruire
Anjeva est une zone d’enterrement où se trouvent des milliers de tombeaux familiaux des habitants de la capitale. Les originaires de cette localité seront donc obligés de s’immigrer et de transférer les ossements de leurs ancêtres dans d’autres endroits. De plus, la présence des caveaux représente l’économie locale composée par des agriculteurs, électeurs et de petits restaurateurs dont les principaux clients sont ceux qui viennent aux enterrements. Actuellement, le village d’Ambohimamory est déjà menacé par la coupure de l’eau potable dont la source se trouve dans une colline granitique qui est la première cible de Top granite.
Cette pratique de donner les terres exploitables aux asiatiques risquent de devenir le goutte d’eau qui fait déborder le vase de la déception populaire envers le régime. Malgré les mécontentements contre des permis d’exploitation minière dans plusieurs localités de Madagascar, les responsables étatiques continuent de distribuer en douce des autorisations aux chinois. Ils font fi de l’histoire et de l’anthropologie qui relient les malgaches à leurs terres. L’ancien président Marc Ravalomanana en connait une expérience amère en 2009. Alors qu’il était au sommet de sa puissance, ce dernier a été obligé de descendre de son piédestal à cause d’un mouvement de rues provoqué par le refus de peuple à donner ses terres à une entreprise coréenne.
Dom