Grève des enseignants – Très peu suivie dans la capitale
Le bras de fer entre l’Etat et les enseignants au sein de l’intersyndicale Aneffa en grève n’est toujours pas terminé, alors que les écoles publiques ont entamé leur rentrée scolaire officielle hier. D’un côté, le syndicat ANEFFA sensibilise tous les enseignants à rejoindre la grève. D’un autre côté, le président de la République, Hery Rajaonarimampianina, et le ministre de l’Education nationale, Paul Rabary, continuent de sillonner les différentes régions de Madagascar pour entreprendre une opération de charme auprès des enseignants et des parents d’élèves.
Ce qui est évident, c’est que la grève des enseignants n’est pas largement suivie, notamment à Antananarivo où les meneurs poursuivent les actions de sensibilisation en vue d’attirer plus de manifestants. Selon la version de l’ANEFFA, les enseignants de la capitale sont victimes d’intimidation et de pression de la part des responsables du département de l’Education nationale. Il soutient que la grève est bien partie dans les Régions Alaotra Mangoro, Diana et Sava, et que des rassemblements ont commencé hier dans le Vakinankaratra et dans la Haute-Matsiatra. Pour la Région Boeny, la grève a été entamée hier matin par les enseignants de la circonscription scolaire (Cisco) de Mahajanga 1. Aucune école n’a toutefois pas été fermée à cause de cette grève. Le meeting qui s’est tenu devant le bureau de la Cisco de Mahajanga 1 à Mahabibokely a réuni des dizaines d’enseignants FRAM.
Séduction des actions de l’Etat
La régression de la grève des enseignants pourrait surtout s’expliquer par le fait que les enseignants, les responsables d’établissement et les parents d’élèves sont séduits et convaincus par la pertinence des actions focalisées sur l’éducation menées par le régime en place. La remise de certificats et la formation des enseignants intégrés, la distribution de kits scolaires, la construction de nouvelles infrastructures scolaires, la dotation des directeurs d’école en divers matériels et équipements entre autres, des panneaux solaires et des appareils téléphoniques sont autant d’actions qui ravissent les parents d’élèves, les responsables scolaires et de nombreux enseignants.
Enfin, la majorité des parents d’élèves dans les écoles publiques interviennent auprès des enseignants afin de les empêcher de faire la grève, en argumentant le fait que la scolarité est payante dans les établissements publics. Certains parents vont même jusqu’à soudoyer les enseignants. A citer une mère de famille ayant deux enfants à l’EPP Ampasanisadoda Antananarivo, qui a payé 60 000 ariary à leur enseignant pour que celui-ci renonce à la grève, c’est ce qu’il a fait.
Dom