Finances publiques – Augmenter les recettes pour pouvoir investir dans la petite enfance
Dans le cadre des assemblées annuelles du Groupe de la Banque mondiale et du Fonds monétaire international qui se tiennent actuellement à Washington, le ministre des Finances et du Budget, Gervais Rakotoarimanana a participé ce jour et pris parole lors d’un panel de haut niveau axé sur « L’investissement dans la petite enfance ». Au côté du Président du groupe de la Banque mondiale, Jim Yong Kim, du Directeur Général de l’Unicef Anthony Lake, du Président de Guatemala, du Vice-président de la Tanzanie, du Premier ministre de la Côte d’Ivoire, et des ministres des Finances de Cameroun, Ethiopie, Indonésie, Pakistan et Sénégal, le ministre Gervais Rakotoarimanana a appelé au soutien des partenaires techniques et financiers en faveur de la petite enfance à Madagascar afin de renforcer les efforts entrepris par le pays dans ce sens.
A Madagascar, presque la moitié (47%) des enfants de moins de cinq ans ont un retard de croissance, et seulement un enfant sur 10 (12%) a accès à l’enseignement préscolaire. Environ un million quatre cent mille enfants en âge d’aller à l’école primaire n’y vont pas. Parmi ceux qui y vont, seule la moitié atteindra le cinquième niveau. Pourtant, les expériences vécues dans la petite enfance ont une incidence profonde sur le développement du cerveau, ce qui affecte l’apprentissage, la santé et, au bout du compte, le potentiel rémunérateur une fois adulte. Un investissement dans la petite enfance produit des citoyens mieux outillés, plus aptes, qui favorisent l’essor économique du pays non seulement au niveau national mais également face à la concurrence de l’économie mondiale. « Ma première priorité en tant que ministre des Finances a été et reste d’augmenter les recettes fiscales qui étaient à moins de 10% du Pib en 2014. Notre objectif est de dégager des recettes pour pouvoir à nouveau investir dans l’infrastructure et dans les secteurs sociaux et plus précisément les actions qui amélioreront la situation des mères et des enfants », a déclaré à l’occasion le ministre Gervais Rakotoarimanana.
Avec l’aide des Partenaires Techniques et Financiers présents, Madagascar met déjà en place plusieurs piliers. Au niveau de la santé, l’Etat est en train lancer un programme de couverture de santé universelle. Dans le secteur de l’éducation, le ministère de tutelle prépare une nouvelle stratégie du secteur éducation qui couvre le préscolaire. Au niveau de la nutrition, le Gouvernement redynamise les centres de nutrition communautaires à travers le pays. Avec le soutien de la Banque mondiale, de l’Unicef et de l’Usaid, plusieurs types d’interventions sont testés pour réduire la malnutrition chronique et les interventions les plus efficaces seront mises à l’échelle. En outre, Madagascar a également élaboré sa première politique de protection sociale. Elle inclut des transferts monétaires conditionnels pour encourager les enfants à aller à l’école et les mères à participer à des activités de stimulation des petits enfants.
Recueillis par FR