Après le départ des chinois de la commune de Soamahamanina, la population locale semblent être victime de l’acharnement des autorités locales. Ces derniers cherchent à imputer aux villageois tous les malheurs qui ont suivi le départ de la société Jiuxing Mines Sarl. Pourtant, si les villageois se sont félicités d’être libérés de la terreur provoqué et ce à coups de bâton, de grenade lacrymogène, tir en l’air et arrestation de la part des hommes en treillis, des bandits armés jusqu’aux dents ont pris la relève pour semer la panique  dans la localité. Mardi dernier, cinq bandits armés de kalachnikov ont attaqué le village selon le témoignage des habitants. Mais au-delà de ces attaques, la forêt de Tapia qui fait la renommée de la région, endémique de surcroît, et pour laquelle les  habitants de la Commune ainsi que celles environnantes se sont battus, a été la proie du feu. Un courant idéologique qui relie ces feux de forêts au mécontentement populaire se propage mais dans la réalité les habitants craignent le contraire.

Ayant risqué leur vie pour protéger ces forêts contre les exploitants chinois, la population locale ne brûlera jamais leur forêt. Elle suspecte que des esprits tordus sont à l’origine des cette catastrophe. D’ailleurs, les autorités dans le district de Miarinarivo, qui ont ordonné l’arrestation de certains villageois lors des troubles de Soamahamanina, ont lancé un appel de détresse aux autorités compétentes. Pour le motif que la population brûle la forêt naturelle et la forêt de Tapia d’Itasy et de Bongolava.

Prise à partie

La population agirait ainsi, toujours selon les autorités dans le district de Miarinarivo, afin de démontrer son mécontentement par rapport aux chinois de Soamahamanina qui sont déjà partis. Or, depuis que les villageois de Soamahamanina ont réclamé le départ des chinois, les autorités du District de Miarinarivo n’ont jamais pris la défense de ces derniers, ne serait-ce qu’une fois. Tout au contraire, lorsque ces derniers ont appelé les responsables à s’exprimer sur l’expropriation des villageois et sur la protection des forêts de Tapia, ces autorités sont restées muettes et ont fermé leurs portes. Il est donc étonnant qu’après ces évènements, le district intervienne enfin et seulement pour prendre la population à partie et accuser les villageois de brûler la forêt pour laquelle ils ont essuyé des coups de matraques et des gaz lacrymogènes. En regardant de plus près, ces accusations semblent viser un seul but : montrer que c’est réellement la population de Soamahamanina qui a mauvaise foi et non les autorités locales ni encore les exploitants chinois de la société Jiuxing mines Sarl. Face à tous les harcèlements que subissent la population de Somahamanina, les chefs religieux  ont plaidé sa cause. Ainsi, les hommes de Dieu ont réclamé l’arrêt immédiat des répressions contre le peuple ainsi que la libération de ceux qui ont été arrêtés et mis en prison à Antanimora ou à Tsiafahy. Comme solution définitive, les religieux demandent à l’Etat de déclarer officiellement l’annulation définitive du projet d’exploitation aurifère qui est à la source de cette crise sociale à Soamahamanina. Une autre des initiatives attendues de la part des autorités qui tardent à venir.

Régis Kabary