Incendie – Le feu fait des ravages partout !
96 maisons brûlées à Bejofo, plus d’une trentaine réduite en cendres à Vohipeno et 4 autres à Antsirabe ! Et ce n’est qu’un bilan provisoire du moment. Si aucune perte de vie humaine n’est enregistrée, c’est plutôt l’avenir qui paraît sombre pour un millier de familles.
Dans le fokontany de Bematsatso, commune rurale de Bejofo, dans l’Alaotra, 100 tonnes de riz, des dizaines de zébus ainsi que 96 maisons ont brûlé. Un feu de brousse a provoqué le désastre et plus de 400 personnes sont actuellement sans abri, même pas sous des tentes provisoires. Le drame s’est produit dimanche 09 octobre dernier et la population de ce fokontany du district d’Ambatondrazaka lance un appel aux autorités pour lui fournir des semences. Ainsi, cette dernière n’entend pas baisser les bras et opte de suite pour une solution durable. A l’autre bout de la Grande île, une trentaine de maisons ont été réduites en cendres dans la nuit du mercredi 12 octobre dernier à Vohipeno. Du coup, plus de deux cents personnes dorment à la belle étoile et attendent impatiemment l’arrivée des secours. A Antsirabe II, plus précisément dans le fokontany d’Atsanga, c’est presque le village d’Ankadimainto qui est brûlé. Sur les 5 maisons existantes, 4 n’existent plus et les 7 familles qui le composent, sont actuellement toutes parties pour se loger ailleurs. Ainsi, Ankadimainto est devenu un … « tanàna haolo » depuis mardi dernier.
Autre paire de manche
En réalité, c’est une situation presque banale dans un pays tropical comme Madagascar mais elle est toujours dramatique dans un pays pauvre. En effet, personne n’a jusqu’ici entendu parler de la mise en place d’une stratégie afin de combattre les feux dans la Grande île alors qu’on sait que chaque année, des milliers d’hectares de forêts et de « tanety » sont brûlés. D’un autre côté, le corps de la protection civile ne semble pas être concerné par ce phénomène qui chaque année, prend de plus en plus d’ampleur. Selon le rapport du Conseil du gouvernement du début du mois de mars dernier, les missions principales de ce corps récemment créé consistent à « fournir à l’instance gouvernementale un outil de réponse urgente et appropriée aux différents types de catastrophes. Madagascar, étant un pays insulaire, est constamment exposé à des risques liés à ces phénomènes ». En un mot, la population locale doit se débrouiller toute seule en cas d’incendie, notamment celle habitant dans les communes rurales mais aussi dans les communes urbaines qui ne sont pas dotés du corps des sapeurs-pompiers. Et on sait que pour faire fonctionner ce dernier, un camion-citerne et de l’eau ne suffisent pas puisqu’il faut aussi former le personnel et doter les véhicules de … carburant ! Et évidemment, c’est une autre paire de manche puisque si le délestage sévit gravement partout à Madagascar, c’est surtout faute de fuel.
Bref, les incendies peuvent se succéder sans qu’aucune réaction ne soit attendue de la part de l’administration publique et des dirigeants actuels.
Vladimir Ilitch H.