Circulation – Les charrettes comme source d’embouteillage
Deux personnes tirent une charrette à Ambalavao Isotry, l’un tire par devant et l’autre pousse par derrière. Ils transportent une dizaine de sacs de ciment pour un client qui habitent à Anosibe. En « marchant » très lentement sur la route principale, les deux transporteurs ne se soucient guère des autres usagers de la route que sont les automobilistes. En dépit des klaxons et des critiques des automobilistes, ils continuent leur route en « marchant » à pas de tortue. Etant donné que la route est trop étroite, les voitures ne peuvent pas dépasser la charrette au risque de percuter un autre véhicule roulant dans le sens contraire. Une longue file de voitures commence alors à se former, provoquant après un embouteillage monstre qui peut durer jusqu’à une trentaine de minutes et ce, à cause de la présence de la charrette sur la route principale.
Ce laisser-aller dans la circulation dans la capitale ne date pas d’hier. On a toujours avancé que l’insuffisance d’infrastructure routière, l’augmentation incessante du nombre des voitures constitue la première cause des bouchons monstres partout dans la capitale et ce, à toute heure de la journée. Mais d’après ce fait, les charrettes et les pousse-pousse font partie intégrante des sources d’embouteillage. « Les charretiers ne veulent rien entendre même si on les klaxonne à maintes reprises. Ils continent toujours d’occuper la chaussée et se déplaçant à pas de tortue avec les tonnes de marchandises qu’ils transportent. Et si on leur demande de libérer un peu la route, ils répondent avec méchanceté. Je me demande ainsi s’il existe une loi pour ces genres de moyens de transport ici ou non » se plaint un automobiliste, retenu dans un embouteillage causé par une charrette à Isotry. Les automobilistes se plaignent également de la négligence des éléments des forces de l’ordre de la situation. « Vu le poids de la marchandise qu’il transporte, un charretier ne peut pas aller trop vite. Les agents de police qui règlent la circulation n’interpellent pas ce dernier même si la charrette est parfois source d’embouteillage ; alors que si ce sont les taxi-be qui stationnent plus de deux minutes dans un arrêt, on est obligé de payer une contravention » lance un chauffeur de taxi-be.
Interdit par la loi
D’après les informations émanant de la commune urbaine d’Antananarivo, les charrettes ne doivent pas circuler en ville entre 6h du matin et 18h. Pourtant, les charretiers exercent leur activité au grand jour sans que les responsables prennent les mesures adéquates pour l’application de la loi. « Nous devons travailler car nous devons nourrir notre famille. Pour le moment, nous n’avons pas encore rencontré des problèmes concernant notre gagne pain » confie un charretier exerçant à Isotry.
M.S.