Robert Mugabe dans la place !
Le président zimbabwéen est bel et bien arrivé à Madagascar et à notre connaissance, il s’agit de son tout premier voyage officiel dans la Grande île après 29 ans de règne sur l’ancienne colonie britannique, la Rhodésie du sud. A 92 ans, Robert Mugabe figure parmi les très rares présidents africains à faire le déplacement pour ce sommet du Comesa qui se tient pour la première fois dans notre pays. Rappelons qu’en 2007, le président du Zimbabwe était le seul chef d’Etat africain à n’être pas invité par la diplomatie française au sommet France-Afrique de Cannes. D’ailleurs, il est toujours interdit de voyage sur le sol de l’Union européenne, en raison de ses violations des droits de l’homme. Justement, l’homme n’hésite pas à dire qu’il est « diplômé en violence », en plus de ses sept diplômes académiques ! Apparemment, Robert Mugabe a obtenu ce carton lorsqu’en 1983, il a maté une rébellion ndébélé dans la province du Matabeleland en déployant « sa » 5ème brigade, une force spéciale formée par des instructeurs nord-coréens. La répression de l’armée est brutale contre les Ndébélés et on dénombrera 10 000 victimes.
Mais ce record de longévité au pouvoir du président zimbabwéen est battu par celui du président de l’Ouganda – un autre pays membre de la Comesa -, Youri Museveni qui le dirige depuis janvier 1986, après un coup d’Etat, soit plus de 30 ans à la tête de ce pays. Par contre, Robert Mugabe est talonné de près par un autre phénomène de l’Afrique, Omar El-Bechir qui est le président du Soudan, un autre pays membre du Comesa. Rappelons que ce dernier est sous le coup d’un mandat d’arrêt international de la Cour pénale internationale et comme le président ougandais, Omar El-Béchir ne ferait pas le voyage à Madagascar où les actuels dirigeants se plient systématiquement aux injonctions de la Communauté internationale et des bailleurs de fonds traditionnels. Et puisque nous sommes dans la rubrique des records, il est aussi à signaler l’autre longévité au pouvoir de 23 ans du président érythréen, Isaias Afwerki. Depuis l’indépendance en 1993 de ce pays qui est aussi membre du …Comesa, ce dernier a instauré un régime au parti unique sans élection présidentielle, ni liberté de la presse en emprisonnant automatiquement ceux qui s’opposent à son pouvoir. En y ajoutant d’autres pays toujours membres de ce marché comme le Burundi avec les exactions et assassinats quasi-quotidiens de Pierre Nkurunziza sur les membres de l’opposition depuis la dernière élection présidentielle, ou la République démocratique du Congo où actuellement, Joseph Kabila vient de promettre une élection présidentielle en 2018, soit deux ans après la fin de son mandat, ou encore le Djibouti où son président Omar Guelleh a entamé au début de cette année le début de son 4ème mandat en muselant l’opposition et la presse, beaucoup diront que finalement, le dénominateur commun de ce club est le … maintien au pouvoir, par tous les moyens possibles !
Vladimir I.