Typhon Haiyan – Le Vietnam se terre, les Philippines en plein chaos
L’ampleur des dégâts commis par le typhon Haiyan aux Philippines est encore impossible à estimer tant les régions touchées par la catastrophe sont encore isolées et les communications (routes et télécommunications) difficiles à rétablir. Peut-être plus de 10 000 morts selon les autorités et les secours arrivent du monde entier. Le typhon continue sa route. Il a touché les côtes du Vietnam, où la population se terre, même s’il a perdu de sa puissance et le sud de la Chine où au moins six personnes ont été tuées selon les médias officiels. Le typhon a touché terre au Vietnam, sur la côte est, à 160 kilomètres de la capitale Hanoï. Lorsque le typhon Haiyan était sur les Philippines, il avançait avec des vents allant jusqu’à plus de 350 kilomètres/heure, du jamais vu sur la terre ferme depuis que les mesures météorologiques existent. A son arrivée sur les côtes vietnamiennes, il a perdu de sa force mais les vents soufflent encore entre 120 et 160 kilomètres/heure. Ce sont les pluies diluviennes qui l’accompagnent qui pourraient provoquer inondations et glissements de terrains.
La Chine aussi
Dans le pays, 600 000 personnes ont été évacuées et à Hanoï, les gens stockent la nourriture, pour plusieurs jours, en attendant Haiyan. Le typhon qui est déjà passé sur l’île vietnamienne de Con Co, à 18 kilomètres des côtes, dans le centre du pays. Les 250 personnes qui y résident ont été évacuées dans des refuges souterrains, avec suffisamment de nourriture pour tenir plusieurs jours selon un journal local. Les bateaux dans beaucoup de régions ont été rappelés aux ports, plusieurs centaines de vols annulés et les écoles pour la plupart ont été fermées dans le nord. La Chine, qui partage une frontière avec le Vietnam, au nord justement, a émis une alerte rouge au typhon, c’est la plus forte pour le pays. Le typhon a déjà fait au moins six morts dans le sud du pays ont rapporté lundi matin les médias officiels chinois.
Un bilan très lourd aux Philippines
Aux Philippines, où le typhon est arrivé vendredi, les autorités parlent de 10 000 morts et 2 000 disparus, au moins. Ce sont deux îles du centre de l’archipel, Leyte et surtout Samar, qui ont été les plus frappées, ravagées serait-on tenté de dire par ces vents allant à plus de 350 kilomètres heure et par des vagues géantes sur la côte. « La situation est très mauvaise, on ne peut pas la décrire autrement. Tout a été dévasté. Il y a plein de débris sur les routes. Les logements ont été détruits. Il n’y a pas de nourriture, il n’y a pas d’abri, on craint les maladies infectieuses qui se propagent par l’eau infestée. Nous avons réussi à nous rendre dans plusieurs zones affectées par le typhon, mais il y a encore des zones du pays, assez étendues, qui ont été touchées et que nous n’avons pas pu visiter. Il y a beaucoup de victimes, mais comme nous n’avons pas réussi à nous rendre partout, nous ne pouvons pas dire combien de personnes sont mortes », témoigne Orla Sagan de l’OCHA (l’Office de la coordination pour les affaires humanitaires) des Nations unies, interrogée dimanche par RFI.
Sécuriser les régions touchées contre les pillards
Les populations démunies errent en quête de nourriture et en ce moment le problème ce sont les pillards. Outre des magasins, un convoi d’aide de la Croix Rouge a déjà été pillé près de la ville car les rescapés sont épuisés, affamés et ils ont besoin de médicaments. Le gouvernement philippin a déployé des soldats, à peine une centaine dans la principale ville de Leyte, Tacloban. En visite dans la région sinistrée dimanche, le président philippin Benigno Aquino a annoncé le déploiement d’effectifs supplémentaires de militaires à Tacloban et envisage d’y imposer la loi martiale ou l’état d’urgence pour sécuriser la ville.