Soamahamanina – Ultimatum pour la libération des prisonniers !
Pas de trêve de Comesa pour les habitants de cette localité mais aussi pour les organisations de la société civile qui soutiennent le mouvement. Mais l’association fait mieux : elle exige la libération des 5 prisonniers de cette affaire avant le 26 octobre prochain. Sinon, ce sera une nouvelle fois le … jeudi de Soamahamanina !
La tenue du sommet de la Comesa à Madagascar n’a pas émoussé les ferveurs des habitants de la localité de Soamahamanina qui malgré les blindés postés un peu partout, notamment à Anosizato, sont montés dans la Capitale pour tenir une conférence de presse. Ainsi, la délégation de la population de cette commune rurale située à un peu plus de 60 kilomètres d’Antananarivo en prenant la route nationale 1, exige la libération immédiate et sans conditions des 5 prisonniers liés à cette affaire. « Ils n’ont rien fait que protéger leurs terres. Ils n’ont ni volé, ni mené des attaques, encore moins vandalisé des infrastructures publiques », a déclaré une habitante que nous préférons ne pas divulguer ici pour les raisons que tous comprennent bien. Effectivement, dès que les forces de l’ordre obtiennent un nom des contestataires, elles l’arrêtent de suite et le maire de cette commune serait leur premier … « collabo », selon les villageois.
Pour la population de Soamahamanina, Robison Pierre, Andrianony Tsihoarana, Andriaendrikiniarivo Fenohasina, Andriarajoniaina Tona Guillaume et Ranaivoarivelo Augustin, doivent absolument revenir chez eux. Ainsi, ces habitants exigent leur retour, au plus tard le 26 octobre prochain, c’est-à-dire mercredi prochain.
Mais ils ne sont pas aussi les seuls à réclamer leur libération puisque d’autres voix se sont fait entendre ces derniers jours. Il y a par exemple le Collectif Tany, une organisation ayant des ramifications internationales et basée en France, qui vient de lancer justement une campagne en faveur de ces patriotes.
Les blindés
En outre, l’association réclame le respect des droits des six villageois à une justice équitable et impartiale, l’arrêt de toute répression contre le mouvement populaire, et la satisfaction des revendications de la majorité de la population locale. D’un autre côté, la Solidarité des intervenants sur le foncier (Sif) annonce qu’elle va effectuer un recours gracieux pour demander au Ministère des Mines de suspendre l’arrêté qui a octroyé le permis minier à l’entreprise chinoise Jiuxing Mines, et au ministère de l’Environnement de retirer le permis environnemental de la société. En réalité, c’est l’ensemble de la société civile qui exige cette libération immédiate et sans condition.
Sinon ? La délégation de la population de Soamahamanina a annoncé la couleur et elle est carrément chaude, selon les observateurs. Le jeudi 27 octobre prochain, une descente dans les rues sera organisée et les communes ainsi que les districts environnants ont été appelés à grossir le rang. Et on sait que dans les campagnes de Madagascar, la solidarité est toujours une valeur prônée et respectée. On pourrait ainsi s’attendre à des dizaines de milliers de personnes puisqu’on sait que même les communes lointaines de Zoma Bealoka et de Manalalondo vont répondre à l’appel en question. Et le Ffkm sera aussi de la partie, selon l’annonce d’un habitant. Evidemment, cela n’a plus rien d’une surprise puisque les églises chrétiennes de Madagascar, notamment l’Eglise Catholique et celle reformée, ont, elles aussi, annoncées leur soutien en faveur des paysans de Soamahamanina.
Bref, ce sera donc un jeudi pas comme les autres et qui s’annonce particulièrement chaud. Reste à savoir si cette fois-ci, les blindés vont sortir. On sait que ça aussi, ça se fait partout dans le monde, comme un officier général en service l’a si bien annoncé !
Teddy Bear