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Mercredi 27 Novembre 2024

ombre

Apprendre, ne pas prétendre

Il est parfois bon d’élargir un peu les regards sur d’autres horizons, afin de ne pas se perdre dans les dangers du quotidien et dans la routine qui pourrait être fatale. Aussi cette fois, il ne sera pas question des 20 millions de malgaches pauvres ni des querelles quotidiennes des politiciens malgaches. Ni de la dernière frasque des dirigeants de Zizanie et encore moins de la sortie de ces engins amphibies de débarquements utilisés au Moyen-Âge dans la capitale de Madagascar, voisin de la Zizanie. Le fait est que si l’on en parle trop, on s’en lassera un jour ou l’autre. Au point de ne plus vouloir en dire quoi que ce soit. Chose qui serait fatale pour notre pays mais également pour notre citoyenneté octroyée en 1960 et pour laquelle nos aïeux ont dû batailler jours et nuits. Ce serait un manquement à notre devoir de patriote mais également un crime envers ces personnes qui ont payé de leurs vies l’indépendance de la Nation et l’acquisition de nos droits et libertés en tant que citoyens.   Cette fois, tournons les yeux à l’Ouest pour regarder de près ce continent qui nous a vu naître, auquel on appartient et dont on ne pourra jamais se détacher.

Deux choses méritent d’être soulignées sur ce qui a été dit précédemment. Tout d’abord, en ce qui concerne le devoir de patriote, la tendance à Madagascar est qu’à chaque régime correspond  toujours un « coup d’Etat » ou du moins un changement de régime de manière anticonstitutionnelle. Cette tendance nous est commune à de nombreux autres pays d’Afrique et le temps est venu d’en tirer des leçons. Pour cela, l’Afrique nous en donne une bien belle à travers le regret des Lybiens du temps où Kadhafi était au pouvoir. « Nos confrères de libération ont effectué un déplacement sur Tripoli, la capitale libyenne, et dans plusieurs autres villes pour prendre connaissance de l’état d’esprit qui anime le peuple libyen après la mort de Kadhafi. Selon nos confrères, le constat est que, les libyens dans la grande majorité tiennent le même langage, celui de regret, de nostalgie. «Notre vie était meilleure sous Kadhafi», déclare Faïza al-Naas, une pharmacienne. D’autres Libyens sont qualifiés de «Kadhafistes par frustration», une manière commune d’ironiser à Tripoli pour désigner les Libyens qui commencent à regretter l’époque de Mouammar Kadhafi. Il faut dire que cinq ans après la mort du Guide libyen, le pays n’est que l’ombre de lui-même, un pays morcelé et plongé dans le chaos. La Libye n’avait pas connu la pénurie des denrées de première nécessité pendant le règne de Kadhafi. Mais depuis sa chute après 42 ans de règne, l’ insécurité et les pénuries se sont installées dans le quotidien des Libyens. Tout ceci rythmé par les coupures d’électricité et les files d’attente devant les banques où la liquidité est de plus en plus rare (…) Pour certains partisans de Kadhafi, l’anarchie actuelle démontre à quel point leur leader était un «visionnaire»: n’avait-il pas prévenu avant sa mort que la Libye après lui serait à feu et à sang? » La seconde chose qui mérite d’être signalée aujourd’hui est un cas similaire à ce qui s’est passé à Madagascar il y a peu de temps encore. En R.D Congo, au lendemain de la signature de l’accord politique entre la majorité et une frange de l’opposition, les autres formations de l’opposition ont appelé les Congolais à rester chez eux ce mercredi 19 octobre pour donner un avertissement, un carton jaune à Joseph Kabila. Une journée ville morte globalement bien suivie à Kinshasa. Une journée et un appel à la ville morte qui n’a pas été suivi de perquisition ni de mandat d’arrêt à l’encontre de qui que ce soit.

Ces deux faits appellent à réfléchir et à se poser des questions. Surtout que et d’un, l’amour des malgaches et leurs passions pour les renversements de régime politique nuit indéniablement au bien-être, et non pas au développement, du peuple malgache. Ensuite, le fait est que chaque régime qui s’est succédé à la tête du pays avant de se voir évincer du pouvoir a tourné petit à petit vers la dictature. Des virages marqués en premier par des tentatives de soumission des droits et les libertés des citoyens. A travers ces deux exemples, il est temps pour nous malgaches, dirigeants comme dirigés, de savoir reconnaître les erreurs pour ne pas les refaire mais surtout d’avoir l’humilité d’admettre qu’on puisse avoir tort. Ne pas se vanter à chaque fois d’avoir fait ceci ou cela au risque de regretter plus tard. Il est temps pour nous d’apprendre, ne pas prétendre.

Ny Aina Rahaga

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