Problème de l’énergie à Madagascar – La filière bambou en option
La filière bambou commence à être reconnue. Placé sous l’égide du ministère de l’Environnement, de l’écologie et des forêts, le programme de soutien aux pôles des entreprises rurales et aux économies régionales (Prosperer) a organisé depuis hier un atelier portant le thème « La politique nationale sur la croissance de la filière bambou ». Les objectifs principaux sont le développement des matériels de plantation ainsi que l’utilisation des ressources énergétiques en bambou. Suite aux études réalisées, le bambou pourrait être une solution afin de régler la crise de l’énergie domestique, et ce, à cause de son taux calorifique élevé. Les bienfaits du bambou ne s’arrêtent pas là puisqu’avec 1 kilo du produit transformé en biomasse, on peut obtenir l’équivalent de 1 kwh en énergie par l’exploitation d’un système de gazéification. « Si on met une heure de temps à cuire un aliment au charbon de bois, ce temps de cuisson peut être réduit presque de moitié avec le bambou. Il protège le sol et il constitue une importante source de revenus », soutient le coordonnateur régional du Prosperer Analamanga, Andriamihamintsoa Rasamoely.
Deux millions d’euros
Les interventions relatives à l’utilité de ce bambou ne s’arrêtent pas encore là. Selon les explications d’Andrianjaka Rajaonarison, coordonnateur national du Réseau international sur le bambou et le rotin (Inbar), celui-ci peut effectivement contribuer à remédier au problème d’énergie qui perdure dans le pays du fait qu’il peut remplacer jusqu’à 50% du charbon dans une centrale électrique ou une chaudière industrielle, sans modification technique. Une étude menée par des chercheurs chinois affirme que le bambou peut être valorisé pour la production d´électricité ou de chaleur, ce qui en fait une alternative à la déforestation si sa culture est maîtrisée. C’est ainsi que dans le cadre de la mise en œuvre de cette politique nationale, le pays a reçu deux millions d’euros venant de l’Union européenne, ainsi qu’un cofinancement entre le Fonds international de développement agricole (Fida) et de l’Inbar. Dans cette perspective, ce programme Prosperer compte mettre en place de multiples stratégies dont le projet de culture de bambou dans quelques zones du pays comme celle d’Itasy où le sol en est favorable.
Anna Ra.