Taxi-ville – La boîte à pharmacie, un problème majeur
La nomination de Lalao Ravalomanana aux commandes de la ville d’Antananarivo a suscité des polémiques au niveau de la population. Pour la simple et bonne raison que dès son arrivée à la mairie, toutes sortes de mesures ont été mises en place pour changer le fonctionnement habituel de la ville. Changer en bien, selon elle, mais la plupart des habitants ne le voient pas pourtant de cette façon. L’objectif de la Commune urbaine d’Antananarivo (Cua), d’après les représentants, est d’assainir complètement la ville pour qu’elle soit digne d’être la capitale de Madagascar. Les marchands ambulants ont été les premiers à être chassés de leur principal lieu d’établissement, les rues de la ville. Puis au tour des taxi-ville de subir la fouille quotidienne des agents de la police municipale, dans le but de préserver ou contrer l’augmentation des clandestins. Dans l’un ou l’autre des cas, l’application des mesures prises ne s’est pas déroulée comme prévu faute d’une bonne communication avec les concernés.
Ultimatum
Bien que la mention « taxi » sur la portière des véhicules beige crème a directement été approuvée par les conducteurs, la possession de la boîte à pharmacie reste en travers de leur gorge. Particulièrement en ce qui concerne l’obligation d’y mettre des préservatifs. Selon ces chauffeurs de taxi, la présence de cet objet de nature sexuelle ne ferait qu’encourager la pratique de l’acte sexuel dans leur véhicule. Les mœurs malgaches l’obligent, tout ce qui est en rapport à la sexualité reste un sujet tabou. Les responsables de la CUA ne se sont d’ailleurs pas donné la peine de fournir plus d’information sur le pourquoi et le comment de cette demande. La mention du garrot est effectivement précisée dans la liste des objets demandés dans la boîte à pharmacie, les préservatifs n’étant qu’un substitut en cas d’absence du garrot. En effet, les capotes peuvent non seulement remplacer le garrot, mais également servir de gant médical dans les cas où il sera nécessaire de toucher les plaies. Le produit étant stérilisé. Le but de toute cette mise en scène est que les chauffeurs de taxi devraient être les premiers à venir en aide aux passagers en cas d’accident ou autres catastrophes qui pourraient se produire. Une fois de plus, les mesures prises par les responsables de la Commune d’Antananarivo ne sont que des « ultimatums » de plus que certains habitants ne comprennent absolument pas. Par ailleurs, ceci n’est pas une idée novatrice. Une loi avait déjà été promulguée en 1971 sur les taxis mais les autorités n’ont pas réussi à assurer son application.
Athanase