Le lancement de l’état de la population mondiale 2016 s’est déroulé hier au Carlton Anosy. En visite à Madagascar depuis quelques jours maintenant, la régionale de l’UNFPA pour l’Afrique australe et de l’est, le Dr Julitta Onabanjo, était présente lors de l’événement. Ce document, initié par l’UNFPA, fait surtout état de la situation des enfants dans les pays sous-développés et en particulier celle des jeunes filles. Presque tous les documents des Nations Unies sortis dernièrement, comme le rapport sur le développement humain et maintenant l’état de la population mondiale fait écran à la réalité des jeunes filles et des femmes au niveau de la société. En effet, désormais la gent féminine est considérée comme un maillon fort pour la croissance d’un pays sur tous les plans. Et tous les documents vont dans le sens que l’égalité des genres est une priorité pour que le développement soit inclusif. Pour cet état de la population, le plaidoyer va dans le potentiel qu’apporteront les jeunes filles d’aujourd’hui dans l’avenir. Il invite à reconsidérer dès maintenant la situation des petites filles de 10 ans qui sont au nombre de 60 millions à travers le monde. C’est en vue de la fin des ODD que cette perspective est considérée, soit dans 15 ans et lorsque ces jeunes filles auront 25 ans. La question est : seront-elles toujours mises de côté ou pourront-elles jouir de leurs droits et contribuer pleinement au développement de leurs pays.

Cette interpellation touche autant Madagascar que tous les autres pays en voie de développement. Car autant la Grande île est économiquement pauvre, autant il y a des cas de mariages précoces, de travail d’enfants et d’autres pratiques qui portent atteinte à la santé et aux droits des filles. « Empêcher une fille de passer toute son adolescence sans danger et en bonne santé pour devenir une adulte productive et autonome constitue une violation de ses droits », a déclaré le Dr Babatunde Osotimehin, directeur exécutif de l’UNFPA. Malheureusement, c’est une réalité qui subsiste au sein de notre société. Pourtant quand « nous serons en 2030 et 2063, et verrons un Madagascar et une Afrique prospère, équitable, pacifique et intégrée, nous allons certainement regarder en arrière et accepter qu’en effet, investir dans nos jeunes filles de 10 ans aujourd’hui a été le meilleur investissement que nous aurions pu jamais fait »,  a indiqué le Dr Julitta Onabanjo.

Seheno Kely