Entre le killer et la routine, le cimetière des grands principes
Les assassins des grands principes n’attendent pas évidemment d’enliser ceux-ci dans les ornières pour s’en débarrasser. Ils les étrangleraient plutôt deux fois qu’une sans déplaisir et pourtant sans même prendre conscience de la dégueulasserie qu’ils opèrent. Il en est qui au-delà des apparences trompeuses, sans relation avec le niveau de la fonction puisqu’on les rencontre à tous les niveaux de hiérarchie, il en est donc qui ont l’instinct de killer de lois et qui sur le vu de leur tableau de chasse méritent le qualificatif de serial killer. En cette période de polémiques que favorise un climat électoral avec des initiatives plus ou moins saines, la loi est plus que jamais malmenée alors que de tous bords, par le discours on rivalise de tisser de couronnes les mérites de l’Etat de droit. Et pourtant de la loi on a l’impression que tous veulent en faire une arme modelable à sa guise par une interprétation sur mesure au service de ses seuls intérêts propres du moment. Il apparait évident que dans nombreux cas ce n’est pas la routine qui tue l’amour que l’on a du droit, c’est la maltraitance de la loi qui imprègne la routine et qui finit là où l’on se trouve, une mare dans laquelle tête-à-queue et télescopages s’entremêlent et s’entrechoquent tête-bêche. Une chatte n’y reconnaitrait pas ses petits, aussi c’est à bon droit que l’on peut s’interroger sur quelles bases peuvent s’appuyer ceux qui disent le droit. A la tête du plaideur ? Mais peut-être bien selon les qualités du plaignant ou selon celles de l’auteur de l’acte épinglé ? Du palais à l’intérieur duquel humeur, politique, questions de situation sociale, et évidemment argent ont installé leur influence, le droit en est nécessairement sorti et les portes ont claqué derrière lui. Le bébé Quatrième se présenterait-il mal ? Bien que l’ambiance et l’environnement pour accueillir cet avènement-évènement ne constituent pas l’idéal de ce que l’on aurait souhaité (naïvement), il n’y a pas de raison de craindre spécialement le pire de suite. Justement c’est par la suite que les choses risquent de se gâter, la Quatrième nait orpheline du parrainage de grands principes. A se former sans balise ni repère, aucune mentalité qui se forge ne se met à l’abri d’une déviance et les actions entreprises ne bénéficient d’aucune quelconque assurance pour se protéger des dérives. Et vogue la galère ! A écouter les gens parler, qu’ils évaluent à son niveau ce danger ou non : tout sauf s’enliser dans ce bourbier, nécropole des grands principes voire charnier des vraies valeurs.
Léon Razafitrimo