Filière pêche – 50% de perte chez les opérateurs après les cas d’intoxication
Après les cas d’intoxication alimentaire lié à la consommation de requin à Fénérive Est et dans la Région d’Antsiranana, le marché du poisson a nettement régressé ces dernières semaines, non seulement dans ces deux régions de l’île, mais également dans la capitale. Les opérateurs dans la filière affirment avoir enregistré une perte de 50% actuellement, à cause de ce problème.
« Les consommateurs ne font plus confiance à la qualité des produits de la mer » explique un poissonnier de la capitale, « alors qu’il ne s’agit pas de la qualité mais plutôt de l’espèce de poisson consommée », a-t-il rajouté. En effet, les risques d’intoxication à partir de la consommation des produits halieutiques augmentent en raison de la saison chaude. Une dizaine de poissons, la tortue de mer et le requin ne peuvent être consommés en période chaude, notamment entre octobre et avril. Il existe d’ailleurs un arrêté préfectoral qui interdit la pêche de ces deux types de poissons en cette période. Entre octobre et avril, la mer est chaude à Madagascar, et le risque d’empoisonnement est quasi constant, sachant que certains poissons se nourrissent d’algues microscopiques contenant des toxines pouvant être mortelles pour celui qui mange le poisson. Par ailleurs, le ministère de la Pêche a réitéré le mois dernier que « la consommation d’alimentation basée sur des poissons pélagiques, des poissons de grandes tailles comme les requins, les cabots et les thons, dont la pêche et la vente sont suspendues durant les saisons chaudes » est interdite. Toutefois, les opérateurs dans le secteur pêche rassurent que les poissons vendus dans les poissonneries doivent passer à des contrôles sanitaires avant d’être vendus. Les consommateurs ne courent pas de danger de ce fait. Le ministère de la Pêche malgache collabore actuellement avec un laboratoire réunionnais pour l’analyse de cette toxine qui a fait plus de 120 victimes dans le pays. Notons qu’avant ce drame, la consommation de poissons dans la capitale atteint les 10 à 15 tonnes par jour, selon un responsable d’une piscicole malgache. Ce chiffre s’est surtout accru à cause de l’augmentation du prix de la viande rouge sur le marché intérieur. En outre, Antananarivo constitue le premier centre de consommation en absorbant 74 % des produits contrôlés par les COS (Certificat d’Origine de salubrité).
Recueillis par Riana