Le vice d’une nomination d’un vice-PDS sans PDS
Tellement c’est cousu de fil blanc que l’on répugne à traîner sur la question. On ne peut pourtant passer sous silence l’indolence coupable d’irresponsabilité collective d’avoir laissé la Capitale sans titulaire officiel à la tête de la Commune urbaine, alors que la personne ressource se trouvait dans les lieux mêmes. La décision de nommer Olga Rasamimanana avec tant de retard s’accompagne de plus d’une mesure caractéristique de pisse-vinaigre. Déjà le retard au démarrage ne trouve pas de justification crédible, mais la nomination au titre de vice-PDS est d’un ridicule qui ne s’explique que par une petitesse d’âme et d’esprit. La fonction de PDS signifie déjà que l’on se place dans une situation d’exception, à cette situation se superpose une sorte de considération d’un cas d’exception, un vice-PDS sans l’existence d’un PDS. Avec toutes les dépenses somptuaires pour lesquelles on ne s’est pas économisé depuis, qu’est-ce que ça coûtait de nommer un véritable PDS qui n’est qu’un intérim de circonstance mais qui moralement possède plus d’aura qu’un vice. C’est peut-être de cet aura possible que l’on est jaloux. Sans avoir jamais approché Madame le vice-PDS on est en droit de se féliciter de cette nomination, rien qu’à avoir suivi de loin le parcours de cette personne qui à priori n’a de prétention qu’à servir les intérêts publics en tant que grand commis. On peut aussi applaudir de ce que ce soit une femme. Il y a eu certes une expérience précédente qui n’a pas été probante, mais la période de trouble ne s’y prêtait pas nécessairement et il ne suffit pas d’être femme pour satisfaire à un bon casting. Or ce sont peut-être là les défauts qui ont retardé le choix en faveur de Madame Rasamimanana et qui ont conduit à ne faire d’elle qu’une vice-tête sans tête, elle est femme et elle n’est pas politique. Le propre du PDS consisterait dans l’esprit de l’institution c’est de gérer une vacance sans verser dans les intrigues et dédales des activités politiciennes. Son défaut de n’être qu’une femme lui donne au contraire une opportunité de plus, celle de prouver que le sexe (ou mieux le genre comme le disent ceux qui ont souci du pudiquement correct) ne conditionne pas l’aptitude à posséder une tête bien faite. Au-delà de leur mesquinerie, difficile de refuser aux décideurs la réussite de ce casting. Malgré tout Mme le VPDS a du grain à moudre pour réussir la démonstration de ses compétences avec l’héritage qu’on lui laisse. Dans la ville, l’eau arrive aux chevilles (un « malgachisme »,… kitrokely), au propre et au figuré vu l’état des rues, les ordures débordent, les caisses vides. Une réussite ne profiterait pas au seul genre « femme », elle pourrait incliner à plus de réflexion sur les compétences à sensibiliser dans le milieu des techniciens et des administratifs parmi lesquels se recrutent les grands commis de l’Etat.
Léon Razafitrimo