Trois jours sans relâche Un dernier round de tous les coups
Dans la campagne pour la finale de cette compétition ayant comme enjeu l’accession de l’un d’eux à la fonction de Président de la République, les deux candidats ont adopté deux stratégies différentes l’une de l’autre. Jean-Louis Robinson convaincu de ses qualités à assumer le rôle jusqu’à paraitre quelque peu trop suffisant concentre l’essentiel de son discours à ironiser et à descendre en flammes son concurrent. Hery Rajaonarimampianina à l’inverse manifeste la volonté de ne pas se préoccuper de l’autre, à suivre son bonhomme de chemin comme s’il ignorait l’existence de Robinson, ayant comme unique objectif de convaincre la population qu’il possède capacité et qualité pour assumer la plus haute responsabilité de l’Etat. Déjà le spectacle des face-à-face à la Télévision, plus récitation de leçons à tour de rôle que véritable débat, a montré un candidat, goguenard à la moindre occasion, élève dissipé ayant mal appris ses leçons qui même à l’aide d’antisèches peinait parfois à comprendre et à en rendre le contenu. En face l’élève appliqué préoccupé à montrer combien il possède son sujet, en devient parfois aussi rasoir que les autres pédants Raymond-la-science. Quelque part ils partagent la même tare, celle d’une absence d’humilité, voire d’une modestie élémentaire. Certes on n’attrape pas les mouches avec du vinaigre, et le propre d’une campagne consiste avant tout à essayer de séduire les électeurs. Lorsque Hery Rajaonarimampianina a imprégné un nouveau souffle à sa campagne en effaçant des discours les théories pour un parler plus direct sur des sujets intéressants le quotidien des gens, le message passe et il se lève une sorte d’élan dans le sens d’un réel mouvement d’adhésion populaire pour suivre voire pour soutenir le candidat du Hery Vaovao. Cette tournure que prend la campagne oblige peut-être le camp concurrent à appuyer aussi sur l’accélérateur, et comme le registre qu’il favorise consiste essentiellement à tirer sur l’adversaire, on peut s’attendre à un durcissement du ton, d’autant plus qu’en ce domaine ils ont sans doute épuisé les thèmes et que dans l’escalade de la dernière ligne droite, il ne reste qu’à mouliner les attaques à tout va au risque de se répandre en dérapage. Le registre agressif que Jean-Louis Robinson adopte, plait sûrement aux fidèles, mais les prêches dans les chapelles de convaincus même s’ils obtiennent des applaudissements nourris ont peu de chances d’attirer de nouveaux adeptes surtout en cette période où la réconciliation tourne en leitmotiv.
Léo Raz