Antananarivo ou la ville des mille, capitale économique et politique de Madagascar, 88 kilomètres carrés de plaines et de collines avec 2,2 millions d’habitants selon le dernier recensement en 2014, d’innombrables rivières et rizières qui lui donnent un charme sans pareil. Depuis 1961, Antananarivo possède un musée d’art et d’archéologie, ainsi qu’un observatoire astronomique, tandis que le parc botanique et zoologique de Tsimbazaza est situé près du centre. On peut également y admirer le Palais de la Reine entièrement reconstruit après un incendie en 1995 ou encore le palais d’Andafiavaratra, dévasté par un incendie criminel en 1976 puis entièrement reconstruit, le palais de justice d’Ambatodrafandrana, édifice construit en pierre de taille en 1881, tous trois construits sur la colline sacrée surplombant toute la ville. La ville d’Antananarivo comptait autrefois plusieurs salles de cinéma qui sont malheureusement aujourd’hui laissées à l’abandon ou devenues des lieux de culte pour des groupes cultuels se revendiquant d’un courant évangélique. Elle comptait également des salles de spectacle et de théâtre dont le théâtre municipal d’Isotry et celui d’Analakely. Mais tout cela n’est plus que vestige du passé que l’on peut retrouver dans les vieilles photos en ces temps-là. Actuellement, la capitale a une toute autre image.

Madagascar, faut-il le rappeler, n’est pas que sa capitale. En effet, la Grande île possède de nombreux endroits paradisiaques, renommés à travers le monde. On peut citer par exemple l’allée des baobabs, les plages d’Iranja ou de Ramena,  la montagne d’Ambre, le parc de Tsimanampetsotse et tant d’autres endroits que l’on ne saurait décrire par les maux. De plus, certaines régions s’activent énormément à se rendre de plus en plus attractives encore. « Malgré toute sa beauté attirant des touristes venus des quatre coins du monde, le Sud-Ouest de Madagascar est encore désavantagé par les déchets aquatiques. Avec l’association Terres en Mêlées, les jeunes filles rugbywomen de Toliara transforment l’essai de la propreté sur la côte de saphir »,  voilà comment Tuléar voit ses priorités et s’engage à les réaliser. Avec la grande enseigne Huawei, la ville de Nosy-Be s’est engagée dans le projet « smart-city ». Baptisé « Smart Nosy Be », « le projet sera ainsi suffisamment transversal pour générer des résultats rapides et profitables car il réduit la fracture numérique, renforce la sécurité et appuie les initiatives en faveur du tourisme. Les petites et moyennes entreprises opérant dans le secteur en seront par exemple bénéficiaires car elles pourront héberger leur site web grâce au serveur installé sur place. De même, en matière de sécurité, la police et la gendarmerie locale disposeront d’un réseau de communication mobile indépendant ainsi que d’un réseau de caméras de surveillance avec un centre de contrôle. » Idem donc pour la ville de Nosy Be qui ne se contente pas uniquement de sa renommée durement gagnée à travers le tourisme. Du côté Ouest de l’île, la Région Boeny, la Direction régionale de l’environnement et du tourisme (Dreft) ainsi que la Commune urbaine de Mahajanga ont procédé au lancement de l’aménagement ainsi qu’au nettoyage des plages du Village touristique à Antsahabingo le 13 août dernier. En réalité, ce fut le lancement car le nettoyage a commencé à être systématique depuis cette date si la plage fut quelque peu restée dans un état de saleté et de pollution déplorable. La Dreft assure alors la rémunération des agents de nettoyage, qui se fait tous les matins vers 5 heures. Il est à noter que les plages du Village touristique se trouvent à proximité de la ville de Mahajanga.

Voici comment les autres villes du pays se démènent pour embellir leurs images non seulement vis-à-vis de la population locale, les malgaches sans exception mais également pour les étrangers qui viennent et deviennent nos porte-voix à travers le monde. Malheureusement, ces efforts resteront vains et bon nombre des personnes qui reviendront de Madagascar seront déçus. Pourquoi ? C’est simple, une capitale est la première image d’un pays, et qu’on le veuille ou non, la majorité des étrangers qui viennent visiter la Grande île transitent par Tana. Seulement, la capitale est sale, détruite et souillée. Des tonnes d’ordures ornent la ville des mille, avec bien évidemment son lot de brigands et de malfaiteurs, des pickpockets à tous les coins de rue. Les rues et les voies de circulations sont dans un état lamentable et on ne parle même pas des embouteillages. Et comme c’est également la capitale politique et économique du pays, les mendiants se succèdent tous les 5 mètres harcelant les touristes et la querelle politique se fait fort dans la ville, chacun hausse le ton et monte le volume au maximum. Normal que Madagascar soit l’un des pays les plus pauvres du monde, même si les autres villes se démènent, elle est à l’image de sa capitale.

Ny Aina Rahaga