Procès Soamahamanina – Sursis pour les condamnés
Comme par hasard, le traitement de l’affaire Soamahamanina s’est accéléré après l’intervention de John H. Knox, rapporteur spécial de l’Onu. Les inculpés sont condamnés !
Condamnation d’un an avec sursis ! Tel est le verdict du tribunal concernant le sort des 5 habitants de Soamahamanina (Pierre Robson, Tsihoarana Andrianony, Fenohasina Andriandrikiniarivo, Tona Guillaume Andriarijaonina et Augustin Ranaivoarivelo) poursuivis en justice avec plusieurs chefs d’inculpation comme la rébellion, le vol d’armes, barrage sur la route nationale, incendie ainsi que coups et blessures volontaires. Cette décision intervient entre la demande de libération des accusés par la défense et la demande de peine ferme par le parquet. L’avocat de la défense va sûrement interjeter appel pour annuler la condamnation. Comme lecture politique, les supporteurs de la population de Soamahamanina interprètent cette décision comme une manière de museler une fois pour toutes ces 5 individus considérés comme les manifestants les plus actifs dans la localité. Le sursis les empêchera de participer à toutes formes de manifestation pour l’annulation du projet d’exploitation minière. Pourtant, les 5 prévenus ont nié catégoriquement leur implication dans une incitation à la révolte et à la haine contre l’Etat. Ils ont précisé, durant leur comparution devant le juge qu’ils ne faisaient que défendre leurs terres.
Risque d’explosion à Anjeva
L’affaire Soamahamanina devient la manifestation du sentiment nationaliste contre l’octroi de permis d’exploitation minière aux étrangers. Après le soulèvement populaire de Soamahamanina, des villageois dans d’autres localités commencent également à s’agiter pour montrer leur mécontentement contre la cession de leurs terres aux étrangers. Depuis quelques semaines, les habitants d’Anjeva, soutenus par la diaspora, engagent une démarche administrative pour tenter d’annuler une autorisation d’exploitation de la société Top granite. Cette dernière a obtenu une autorisation d’exploitation d’une surface de 12.500.000 mètres carrés valable depuis le 16 avril 2016. A ce moment, la population a déjà manifesté contre la mise en place des piquets. Mais avec l’aide du Sif, du député et des autorités locales, ils ont pu obtenir le 6 octobre dernier l’ »Arrêté n°13 portant suspension des travaux sur terrain et délimitation du carré minier n°13 839″.
Dom