Protection de la biodiversité – Une activité rentable pour le développement
La protection de la biodiversité à Madagascar devient une formule magique pour les responsables auprès des organismes œuvrant dans l’environnement. Pourtant, pour les criminels, il serait plus facile et mieux rentable de braconner au lieu de protéger. Un écologiste professionnel qui contribue à la conservation de centaines d’hectares de forêt ne touche pas un millième des gains obtenus par un trafiquant de tortues ou d’autres produits de la biodiversité. Une tortue « angonoka » coûte dans les 20.000 dollars. Les prix des espèces endémiques ne cessent d’augmenter auprès des réseaux de trafiquants internationaux. Un collectionneur n’hésite pas à débourser la somme de 20.000 dollars, l’équivalent de 65 millions d’Ariary, pour un bébé tortue « angonoka ». Une offre alléchante pour un malgache dont le revenu salarial annuel moyen est de 1 388 000 Ariary, et que la production rizicole procure en moyenne, à chaque ménage cultivateur de riz, un revenu tiré de la vente de la production de l’ordre de 158 000 Ariary pendant une année, selon l’Enquête Périodique auprès des ménages effectué par l’Instat.
100 et 290 millions de dollars US de perte
La destruction de l’environnement provoque d’énormes dégâts économiques pouvant atteindre des centaines de millions de dollars. D’après une source émanant du ministère de l’Environnement, le coût total de la dégradation de l’environnement est estimé à 100 et 290 millions de dollars US (600 milliards Ariary) dont 75% sont dus à la déforestation et 15% à cause de l’érosion qui provoque la diminution de la production de l’agriculture et de l’élevage. Outre plusieurs décennies d’attente, le coût monétaire de la restauration de la forêt par système de replantation est évalué entre 1 221 283 Ariary et 10 534 818 Ariary/ha. Ces coûts varient avec l’étendue de la surface à restaurer. Quant à l’entretien et à l’accompagnement, le coût total pour assurer que les arbres atteignent leur taille adulte va de 190 000 à 300 000 Ariary/ha.
Des milliards d’Ariary de recette du secteur tourisme
La protection de la biodiversité ne se réduit pas non seulement à la conservation des espèces mais contribue aussi et surtout au développement économique et social et ce par le biais des projets dont des centaines de milliers de personnes en sont bénéficiaires. Le tourisme reste en tête des activités lucratives pour la conservation de la biodiversité car les richesses naturelles, notamment la biodiversité faunistique et floristique, constituent les principales attractions qui incitent les visiteurs à venir à Madagascar. Avec un calcul basé sur 225.005 touristes, ce secteur permet au pays de gagner 531,60 milliards d’Ariary de recette en devises. Dans la même foulée, le tourisme offre à peu près 35 à 40.000 emplois annuels. Une espèce fait vivre un demi-millier de personnes. L’extinction d’une espèce peut engendrer une perte économique considérable. Selon l’association pour la défense des oiseaux « Peregrine Fund », l’espèce d’oiseau Siketribe peut faire entrer jusqu’à 210 millions d’ariary, soit un demi-million de dollars par an, au Parc Masoala, sans parler des autre retombées financières pour les agences de voyage. La présence de cet oiseau dans le parc entraine près de 7 000 touristes par an, qui payent 30 000 ariary par personne. Si cette espèce vient à disparaître, le parc aura une perte de 501 000 dollars et près de 500 employés des 50 agences de voyages travaillant en collaboration avec le parc seront au chômage.
Dom