Mampikony – La population s’est révoltée !
Les habitants de Mampikony se sont déchaînés depuis le samedi 5 novembre 2016. C’est une guerre sans merci contre les forces de l’ordre ! Une personne a trouvé la mort après avoir reçue une balle et la caserne de la gendarmerie a été brûlée par les manifestants.
Le résultat de plusieurs mois de frustration est tombé. Avec la pauvreté permanente, la recrudescence du phénomène dahalo et l’inefficacité des autorités, l’arrestation d’un dahalo recherché depuis quelques semaines a été la goutte qui a fait déborder le vase. En effet, une manifestation d’une grande envergure s’est une fois de plus déclenchée le samedi 5 novembre 2016. Cette fois, le drame s’est déroulé dans la commune urbaine de Mampikony, de la région Sofia. D’après les informations reçues, un dahalo avait été arrêté ce jour. Celui-ci avait causé la mort de trois personnes il y a moins d’un mois passé. Les habitants de la région voulaient en finir avec le bandit à l’aide de leur infaillible vindicte populaire, mais le responsable en chef de la gendarmerie s’y est formellement opposé. Le respect des droits de l’homme étant encore en vigueur dans un Etat de droit comme Madagascar. Un quiproquo a suivi ce refus, les justiciers populaires se sont mis en tête que les agents des forces de l’ordre voulaient libérer en douce le meurtrier.
Les bras croisés !
L’affrontement entre les forces de l’ordre et les habitants de Mampikony avait duré toute la journée du samedi. Comme à Soamahamanina, c’était jets de pierre contre coups de feu. Hier encore, la situation ne s’est pas arrangée de sitôt, quelques manifestants avaient brûlé des pneus au milieu de la route. D’après les informations reçues, une personne est décédée après s’être fait tirer dessus et trois autres ont été blessées. La caserne de la gendarmerie, deux véhicules de fonction et un établissement public ont été brûlés par les manifestants. Des renforts d’Antsohihy et de Manerinerina ont d’ailleurs vite rappliqué. La situation est grave, un tas de désastres ont été déclarés depuis le début de cette année 2016. Cela va des attaques en tout genre aux vindictes populaires en passant par les incendies à chaque coin de rue. Il semblerait que les autorités malgaches soient en accord avec cette pratique, car qui dit silence dit accord tacite. Au cœur de toute cette agitation et cette envie permanente de se faire justice soi-même, la législation malgache est au plus bas de l’échelle et n’a plus la même valeur. Après le drame survenu à Mananjary l’on espère que, cette fois, les dirigeants ne resteront plus les bras croisés !
Athanase