Réfugiés et apatrides – Un suivi sur terrain par le Hcr
La représentante régionale adjointe du Haut-commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (Hcr) Véronica Irima Modey-Ebi est actuellement en visite à Madagascar, plus précisément dans la capitale. Cette dernière a été reçue en audience au palais d’Etat d’Iavoloha par le Président de la république Hery Rajaonarimampianina. L’un des sujets de discussion des deux personnalités était l’inexistence d’un bureau permanent du Hcr des Nations Unies à Madagascar. Faute de quoi le pays est obligé de travailler en liaison avec le bureau du Hcr à Prétoria en Afrique du Sud et avec la Représentation du Système des Nations Unies à Madagascar. Chose qui n’est pas pour faciliter la résolution des problèmes liés aux réfugiés à Madagascar ainsi qu’aux apatrides qui sont de plus en plus nombreux dans la Grande île. D’autre part, la Représentante Régionale adjointe du Hcr est également à Antananarivo pour faire le suivi et identifier les points à améliorer sur les travaux du Gouvernement malagasy à propos du Code de Nationalité, afin d’obtenir un véritable code inclusif et prenant en charge toutes les personnes concernées. Les deux parties ont également discuté de la situation des Apatrides ainsi que des réfugiés. Selon les statistiques des Nations Unies, 10 millions de personnes seraient apatrides, sans nationalité, sans papiers dans le monde actuellement. Les principales causes en sont les déplacements accrus de population ces derniers temps mais également des systèmes juridiques qui rendent difficile l’accès à une nationalité donnée. A Madagascar par exemple, il existerait des milliers de descendants d’immigrés qui sont toujours apatrides après plusieurs générations. Ces derniers se considèrent pourtant comme des citoyens intégrés, se sentent malgaches, mais qui n’ont pas de certificat de nationalité. Malgré cela, la question de l’octroi de la nationalité malgache ne devrait pas être prise à la légère. Bon nombre de nos citoyens se plaignent en effet que dès que des étrangers accèdent à la citoyenneté malgache et aux droits qui y sont rattachés, ils en profitent au détriment des natifs. Plusieurs critères et conditions devraient être exigés de ces derniers, sans pour autant les exclure de la possibilité d’obtenir la nationalité malgache. Les grandes puissances ne se pressent pas elles de donner à qui veut leurs nationalités.
Régis Kabary