Les habitants de la ville de Vatomandry ont mis la main sur trois voleurs le jeudi 3 novembre dernier. Les individus étaient des frères qui venaient tout juste de voler des ossements lorsque les habitants se sont emparés d’eux. Une vindicte populaire a directement suivi l’arrestation. Les justiciers étaient à deux doigts de brûler les bandits lorsque les forces de l’ordre sont arrivées. D’après les informations reçues, l’un d’entre eux est décédé tandis que les deux autres sont toujours inconscients, entre la vie et la mort à l’heure actuelle. En effet, le fokonolona n’y est pas allé de main morte en battant les frères. Les coups pleuvaient de partout, ne laissant aucun répit aux voleurs qui n’avaient aucune possibilité de prendre la fuite.

Véracité de l’information           

La justice populaire fuse de partout depuis ces dernières semaines. Et cela dans pratiquement toutes les régions de Madagascar ! Les habitants n’ont plus aucune confiance en la justice malgache, et bien entendu les malfaiteurs ne semblent pas avoir appris la leçon jusqu’à présent. D’ailleurs, nombreux sont les dahalo, voleurs à la tire et cambrioleurs brutalisés par la population ces derniers jours. Après le drame qui est survenu à Mananjary, une nouvelle « mode » a été adoptée par les pratiquants de la vindicte populaire. Celle de brûler vif les concernés. C’est le sort qui avait également été réservé aux trois voleurs d’ossements. En effet, les habitants de la ville de Vatomandry les avaient trouvés en possession de l’objet du délit. Et  aussitôt, la colère de la population a pris le dessus d’où les blessures graves infligées aux trois individus. Cependant, le maire de la région a immédiatement averti les gendarmes. Ces derniers, dès leur arrivée, pour que les bandits ne se fassent pas brûler vivant, ont pris les choses en main pour les transporter à l’hôpital mais l’un deux a vite succombé à ses blessures. Les habitants de pratiquement toutes les régions de Madagascar s’adonnent actuellement à cette activité qui ne respecte en rien les droits de l’homme. La vie de l’être humain n’a plus aucune valeur à partir du moment où l’individu est présumé être coupable d’un délit ou d’une infraction. Le comble dans la situation c’est que les dénonciations calomnieuses pourraient être à l’origine de la colère des habitants. Il est effectivement rare de prendre un bandit en flagrant délit, le témoignage des autres est la seule preuve prééminente. Or, aucune enquête sur la véracité de l’information n’est effectuée avant chaque vindicte populaire.

Athanase