Attente des résultats des législatives Alourdissement du climat de contestation
Le nombre de requêtes portant sur des fraudes qui auraient entaché et le déroulement et les résultats des élections législatives, ne peut qu’exprimer soit un grand doute sur la matérialité des choses et à propos d’intentions crapuleuses, soit une mentalité répandue de mauvais perdant, soit même une volonté délibérée de « rien sans moi ». Un peu dans la droite ligne de Marc Ravalomanana lorsqu’il annonce que la sérénité et le calme ne pourraient s’installer que suite à son retour au pays. Le « rien sans moi » joue sur deux tableaux, ou il passe en force, ou ça casse et une nouvelle chance de se battre. Entre ceux des requêtes en disqualification de candidats et ceux des requêtes contre des fraudes, les dossiers débordent des placards et bureaux du greffe de la Cour Electorale Spéciale. Nombreuses des requêtes en disqualification se basent sur des motifs identiques, lorsque la CES aura statué sur l’une, les suivantes pourraient ne faire l’objet que de simples formalités. Que ces requêtes aboutissent à des disqualifications ne constitue pas un mal en soi, si ainsi en a prévu la loi, à l’égal si la CES rejette les requêtes puisqu’elle estime le maintien des candidats conforme à la loi. Le danger que présentent ces requêtes, c’est la délocalisation et la démultiplication des conflits électoraux dans de nombreux chefs-lieux de district. Le mouvement de contestation concernant les résultats de l’élection présidentielle peut trouver ainsi des ramifications de résonnance en de nombreux endroits du territoire, schéma qui présente des possibilités de débordements. Les forces de l’ordre sur le qui-vive, surtout suite à l’intox relayé par les réseaux sociaux à propos d’un lundi noir, ont exprimé leur détermination à étouffer dans l’œuf par une répression énergique toute tentative de provoquer un désordre. Dans les circonstances qui sont, les responsables de l’ordre considèrent comme source de désordre les regroupements de foule, et c’est ainsi que la Préfecture de Police d’Antananarivo s’est opposée à toute délivrance d’autorisation pour tenir quelque manifestation publique que ce soit. Les élections se jouent dans cette menace d’affrontement. Le pouvoir disposant des forces militaires et de police, dans son rôle de gardien et garant des résultats du vote populaire, déploie son autorité à exercer ses prérogatives de puissance publique, devant faire face à une organisation qui se proclame « défenseur de la volonté populaire exprimée dans les urnes ».