Mampikony – Le calme avant la tempête !
Depuis le début de la manifestation du samedi 5 novembre dernier, la situation ne semble pas s’arranger dans la ville de Mampikony. C’était plutôt le calme avant la tempête hier, la ville se trouvait dans l’œil du cyclone comme on dit. D’après les dernières informations, les manifestants s’en prennent actuellement aux employés du tribunal. Onze personnes sont précisément en fuite et se cachent depuis hier, dont quatre sont des magistrats. En effet, les manifestants se sont mis dans la tête que ces derniers sont de mèche avec les deux individus suspectés pour meurtre. Jusqu’ici, les quelques habitants en colère ont choisi de tout détruire sur leur passage. Le dernier bilan fait état de sept maisons brûlées, deux familles innocentes pillées de leurs biens, un camion et un 4×4 détruits par les flammes. Sans compter les dégâts collatéraux qui ont également été déclarés. Les agents des forces de l’ordre dans la région, en plus des renforts venus expressément sur les lieux, tentent tant bien que mal de maîtriser la situation. Un couvre-feu a d’ailleurs été décrété depuis le dimanche 6 novembre 2016 pour rétablir l’ordre public. Cependant les manifestants ne veulent pas entendre raison à moins que la vie des suspects ne leur soit offerte sur un plateau d’argent.
Aucune communication
En plus d’être connu pour son classement parmi les pays les plus pauvres du monde, Madagascar a également la réputation d’être parmi ceux où la corruption fait rage. C’est précisément pour cette raison que les habitants de Mampikony se sont révoltés. Etant donné le nombre des récidivistes qui courent les rues, la population malgache n’a plus aucune confiance aux représentants de l’ordre public, que cela soit par rapport aux agents de police et de gendarmerie ou aux représentants de la justice eux-mêmes. C’est d’ailleurs la principale raison de ce drame à Mampikony. Les manifestants détruisent tout, des biens publics à ceux des particuliers, et des innocents tombent sous l’effet de cette colère dévastatrice. Un cauchemar que les malgaches avaient déjà connu une fois durant la crise de 2009. D’après les informations reçues, les bandits avaient été arrêtés à Port Bergé et renvoyés à Antsohihy afin d’éviter leur mise à mort direct. Or le procureur de la région n’a reçu aucun rapport relatif à cette décision car les gendarmes n’ont transmis aucune information auprès de l’Officier Supérieur de la Police Judiciaire (OSPJ). Preuve qu’aucune communication ne circule entre l’ordre judiciaire et les forces de l’ordre. En effet, les autorités malgaches sont encore préoccupées par l’arrivée prochaine du sommet de la francophonie pour y accorder la moindre importance. La situation à Madagascar est de pis en pis et aucun changement ne se profile à l’horizon. Les représentants de l’ordre public de Madagascar ont certainement dû oublier qu’il faut apprendre à marcher avant de courir.
Athanase