Comme une arme entre ses mains, l’Union des coopératives de transport urbain (Uctu) a de nouveau brandi une nouvelle menace de révision à la hausse du prix du ticket de bus dans la capitale. A maintes reprises, en effet, l’Uctu avait signifié aux tenants du pouvoir mais également aux usagers des « taxi-be » que le ticket de bus ne se paierait plus à 400 Ariary comme c’est le cas actuellement. La date du 4 octobre dernier devait même être celle où la totalité des 61 coopératives réunies au sein de l’Uctu allaient appliquer un nouveau tarif de 500 Ariary. Malheureusement ou heureusement, la hausse avait été appliquée le jour seulement du 4 octobre et par quelques lignes de bus mais non la totalité. Au départ, la raison de cette hausse était le fait que le prix du carburant ne cessait d’augmenter, ce qui causait des pertes aux transporteurs. L’Etat avait réagi face à cela et les prix à la pompe ont connu une petite baisse. Les dirigeants avaient également promis d’octroyer les subventions dues aux transporteurs. Chose promise, chose due et il semblerait que l’Etat ne se soit pas encore acquitté de sa dette en ce qui concerne ces subventions. En effet, si le sujet de la hausse des tarifs revient sur la table, la cause en est que les tenants du pouvoir n’ont pas encore honoré leurs obligations selon l’Uctu.

Une rançon énorme

Selon nos informations, l’Uctu avait prévu se réunir le 2 novembre dernier face à une nouvelle hausse du prix du carburant. Face à cela et même avant, l’ensemble des coopératives desservant la capitale avaient également  demandé l’augmentation de la compensation allouée par l’Etat aux coopératives de transport urbain, compte tenu de cette hausse du prix du litre du carburant. Aussi, ces derniers réclament que soient payées avant la fin de ce mois-ci ces compensations qui se chiffrent à 12 milliards d’Ariary pour la période de novembre 2016 jusqu’en avril 2017. Ces 12 millions d’Ariary devront donc, semble-t-il, être payés par l’Etat à l’Uctu avant la fin de cette année faute de quoi les usagers seront encore les victimes des frasques des deux camps. Le fait est que l’Uctu semble profiter de sa position en ayant regroupé toutes les coopératives de la capitale et pouvant donc statuer sur le prix du ticket de bus et en user comme une arme à son avantage. Demander un paiement de 12 milliards d’Ariary en une tranche tout en sachant l’état des finances de l’Etat actuellement peut être interprété comme un abus. Toutefois, le régime actuel n’est pas non plus sans faute du fait qu’en premier, il lui appartient de surveiller le prix du carburant, anormalement cher à Madagascar. De deux, ces derniers devraient s’en tenir à leurs discours. Car au final, il n’y a que les usagers des transports en commun qui sont pris en otage, avec une demande de rançon énorme, s’élevant pour l’instant à 12 milliards d’Ariary.

Régis Kabary