Le Premier ministre a tenu une conférence de presse hier matin, et ce, après les échauffourées particulièrement violentes à Mampikony. Les cas répétés de vindicte populaire ont été largement abordés mais d’autres sujets se trouvaient aussi au menu dont l’insécurité, la situation de la Jirama, et entre autres, le sommet de la francophonie.

Le rendez-vous pour la conférence des bailleurs de fonds à Paris est maintenu pour le 1^er et le 2 décembre prochains, c’est-à-dire quelques jours après la tenue du sommet de la francophonie. Par contre, l’ambition de la partie malgache est revue à la baisse. Et au lieu d’une présentation de 130 projets pour un total de financement de 5 milliards de dollars, Madagascar va soumettre pour une meilleure concentration des efforts – un impact direct pour la population suivi d’effets multiplicateurs sur l’économie en général – 50 projets dont le financement nécessite près de 3 milliards de dollars. L’autre objectif est un taux de croissance de l’ordre de 6% pour 2018 avec un taux d’inflation maîtrisé à  moins de 7%. Pour le sommet de la Francophonie est aussi évoqué, une cinquantaine de chefs d’Etat attendus, selon le Premier ministre, tandis que les nouvelles infrastructures destinées à l’accueil de l’évènement et celles qui ont nécessité une réhabilitation, sont réalisées à plus de 90%.

Opération militaire
Pour le volet insécurité, l’Etat procèdera cette semaine au lancement d’une opération d’envergure nationale de sécurisation, et en premier lieu, dans les zones classées rouges. Les axes Maevatanàna – Andriamena – Andilamena, Bongolava – Melaky, Haute-Matsiatra – Vatovavy Fitovinany – Grand sud-est, mais aussi et entre autres, Ihorombe – Sud-Ouest – Androy forment les interventions prioritaires de cette opération militaire. Du coup, les observateurs espèrent que les grandes villes, principalement la Capitale de Madagascar, ne seront pas oubliées puisqu’on sait que les bandits et malfaiteurs opèrent même durant le jour.
Et bien sûr, les évènements de Mampikony étaient au centre de la conférence de presse puisqu’il faut dire que la vindicte populaire a tendance à se généraliser réellement sur tout le territoire. « Il est vrai que beaucoup n’ont plus confiance envers le système judiciaire de notre pays mais il y a des magistrats et des enquêteurs qui font réellement leur travail et ces derniers méritent d’être soutenus. Il est faux de dire que nous n’avons plus besoin de la Justice, de la gendarmerie et de la police. Mais il faut savoir aussi que la responsabilité ne revient pas uniquement aux autorités et pour faire face aux dérives constatées actuellement, on doit se soutenir mutuellement. Une chose est sûre, l’Etat prendra ses responsabilités et n’accepte pas l’escalade de violences », a déclaré le Premier ministre. En tout cas, Mampikony retrouve petit à petit le calme, selon les dernières informations obtenues sur place.

J.L.R