Si les habitants de Soamahamanina ont gagné la bataille politique pour la conservation de leurs terres, ainsi que la bataille juridique car en effet aucune peine de prison ferme n’a été déclarée, des manifestants porteront à vie des séquelles  dues aux affrontements contre les forces de l’ordre. L’exemple le plus tragique est celui d’Augustin, un manifestant connu sous le nom de Guy, qui est à présent admis en service de réanimation à l’hôpital. Le dit Guy a été victime de violence policière, arrêté lors des émeutes à Soamahamanina, il a été frappé plusieurs fois à la tête avant d’être emmené au poste de la gendarmerie. Arrivé sur place, il a de nouveau été roué de coups durant son interrogatoire. Inconscient et gravement blessé, il a été jeté dans une petite cellule  qui servait de toilettes aux occupants des lieux. Littéralement dans la merde de la tête aux pieds, il était à la merci des infections et des maladies. Un officier supérieur l’a trouvé agonisant dans sa cellule et a immédiatement donné l’ordre de l’emmener à l’hôpital. Le verdict des médecins était sans appel, c’était un traumatisme crânien avec hémorragie interne. Le patient devait être opéré dans les plus brefs délais. Après 6 heures sur la table d’opération où on lui a retiré tout le sang ainsi que l’eau présent dans son crâne, Guy a été envoyé en réanimation. Sa situation est encore instable et il est encore actuellement entre la vie et la mort. Néanmoins, si par le plus grand des miracles il survit, il ne retrouvera sans doute pas la totalité de ses capacités physiques et mentales.

Ny Tsiky R.