Mampikony – Calme précaire
Le couvre-feu a été établi dans la ville de Mampikony depuis dimanche dernier, un jour après le déclenchement de la manifestation des habitants. Pour l’instant les manifestants semblent s’être calmés, même si certains continuent à chercher une nouvelle manière de semer la pagaille. En effet, il semblerait que la population n’attendait que cette occasion pour se déchainer contre les autorités et les autres responsables de leur malheur. Il s’agit notamment de certains magistrats qui, selon eux, seraient les défenseurs de tous les récidivistes, ainsi que la Jirama, responsable des délestages quasi-permanents dans cette ville voire dans toutes les régions de Madagascar. Chaque source des plaintes des habitants a été passé au peigne fin, maintenant c’est au tour de la Jirama de payer tous les jours de coupure d’électricité.
Aucune loi
Comme un enfant capricieux, les habitants de Mampikony voulaient à tout prix mettre la main sur les dahalo présumés coupables du meurtre de plusieurs personnes dans la région, il y a quelques semaines de cela. Et d’après les informations reçues, les inculpés avaient été transférés d’urgence à Antsohihy pour éviter la vindicte populaire qui pesait sur leur tête mais. Une décision qui n’a pas plu aux habitants et qui les ont poussés dans une lutte sanglante contre les forces de l’ordre, jusqu’à la perte de la vie d’un innocent. Plus tard, les manifestants se sont déchainés sur chaque taxi-brousse qui passait dans les rues. Plusieurs véhicules ont été détruits, et quelques passagers ont été grièvement blessés en raison des jets de pierre qui fusaient de partout. Ce qu’il a de plus malheureux c’est qu’une menace de guerre tribale se profile à l’horizon. D’après quelques témoins, des profiteurs de pure souche seraient à la tête de toute cette agitation, dans le but de semer le trouble dans la région. Ceci dit, la population malgache est au bord de la dépression totale face à l’incapacité des autorités à régler les choses. Au vu de ce tumulte l’ancien président Marc Ravalomanana a d’ailleurs affirmé avoir l’impression « qu’aucune loi ne régit notre pays.
Athanase