Mois de l’impôt – Les caisses de la Cua vides ?
La Commune Urbaine d’Antananarivo (Cua) a lancé depuis hier le mois de l’impôt qui durera jusqu’au 9 décembre prochain. Après l’opération permis de construire, voici donc une nouvelle campagne que lancent les décideurs de la capitale. Le lieu sera le même, à savoir l’hôtel de ville Analakely auprès du service des recettes cette fois. Selon les explications, le mois de l’impôt sera surtout consacré au recouvrement de l’impôt foncier sur le terrain (Ift) et l’impôt sur la propriété bâtie (Ipb) dont certains contribuables ne se sont pas acquittés depuis 2008 exactement. Selon le code général de l’impôt à Madagascar, l’impôt foncier sur la propriété bâtie est un impôt annuel établi en raison des faits existants au 1er janvier de l’année d’imposition et perçu au profit des Communes. Quant à l’Ift, il s’agit d’un impôt annuel établi en raison des faits existants au 1 er Janvier de l’année d’imposition et perçu au profit du budget des Communes d’implantation. Des sanctions sont prévues pour ceux qui ne payent pas leurs impôts à temps, ce qui est également le cas pour les constructions qui n’ont pas eu l’aval de la Commune. Pourtant, cette fois-ci encore, ceux qui vont régulariser leurs situations auprès de la Cua seront exemptés de ces sanctions durant ce mois de l’impôt. Certes, il s’agit d’un devoir pour les contribuables mais ces dispositions prises par la Cua en fin d’année témoignent d’un vide certain dans les caisses de la collectivité.
Problème de toujours
Pour inciter encore plus les tananariviens à venir payer leurs impôts auprès de la Cua, Randriamasinoro Tahiry, directeur au sein de la Cua, a souligné que la Commune utilise ces impôts pour la réalisation de ses obligations mais aussi pour assurer des services gratuits en faveur de la population, comme les services des sapeurs pompiers. Pourtant, ces services ont fonctionné depuis bien longtemps avant l’arrivée de Lalao Ravalomanana et de son équipe à la tête de la Cua. Pour ce qu’il en est des obligations de la Cua, la capitale n’a jamais été aussi mal en point. En faisant un constat sur les finances de la Cua, on remarque aisément que celle-ci a, depuis l’accession de Lalao Ravalomanana à sa tête, quelques soucis au niveau du portefeuille. En effet, plusieurs fois dans l’année, les agents de la Commune ont dû, par exemple, patienter sur une durée plus ou moins longue avant de pouvoir percevoir leur salaire. Or, des dispositions prises par la Cua au cours de l’année auraient dû rapporter quelques sous à cette collectivité. Certains frais exigés par la Cua ont augmenté, avec une hausse allant de 100% à 400%. Pour le ticket du marché hebdomadaire d’une largeur de 1,5m par exemple, il est passé de 500 Ariary à 1 000 Ariary. C’est aussi le cas, un autre exemple parmi une centaine, de la demande de l’acte de mariage qui coûte actuellement 10 000 ariary alors que ce document administratif ne valait que 2 000 Ariary auparavant. Du coup, les agents ont fait la remarque qu’avec un ticket de marché de 200 Ariary, les dirigeants de l’époque ont même pu se permettre d’accorder une prime trimestrielle de 100% du salaire. Il est de ce fait légitime de se demander où va tout cet argent. Mais il est du devoir de chaque citoyen de s’acquitter des impôts, et la Cua a déjà signalé que ceux qui feront preuve de bonne foi pourront toujours demander des arrangements à l’Hôtel de Ville pour les problèmes de paiement. Aussi, ceux qui sont concernés par l’Ifpb et l’Ift sont invités à se rendre à la porte 5 de l’Hôtel de Ville Analakely jusqu’au 9 décembre prochain.
Régis Kabary