La 22ème Conférence des parties des Nations Unies à la Convention sur les changements climatiques (COP 22) entre aujourd’hui dans sa quatrième journée. A l’instar des 21 rencontres qui ont précédé celle-ci, la République de Madagascar possède une délégation. Comme les 21 précédentes délégations malgaches aux COP, celle qui s’est rendue à Marrakech est complètement inutile et invisible. Et pour cause, les membres de la délégation malgache se contentent de se répartir entre les conférences et ateliers et de faire du tourisme.

La République de Madagascar doit atteindre un très grand objectif pendant la COP 22 au Maroc: vendre son plan d’action de lutte contre le changement climatique pour les dix prochaines années. Ce plan coûte 43 millions de dollars. Pour l’heure, obtenir ce financement relève d’une gageure, compte tenu de la mauvaise conduite des dirigeants malgaches en matière de conservation de la nature et de lutte contre le changement climatique (tension avec la CITES, inaction face à la propagation des sachets en plastique et du trafic illicite de ressources naturelles, etc…). Le semblant de sévérité dans les verdicts de procès environnementaux qui se tiendront pendant la période de la COP n’y peut rien. L’unique chance pour le gouvernement malgache de vendre ce plan d’action est le scénario dans lequel  les pays les moins avancés et les pays vulnérables aux effets du changement climatique qui ont déjà ratifié l’Accord de Paris se retrouvent priorisés dans l’octroi de financements. Le directeur du Bureau national de coordination des changements climatiques (BNCCC) du ministère de l’Environnement, Nivohary Ramaroson, a par ailleurs pris soin de se focaliser sur les thématiques qui sont populaires et attirent des financements pendant la COP 22, entre autres l’adaptation aux changements climatiques, l’atténuation, le financement, le transfert de technologies, le renforcement des capacités et la transparence des mesures et des appuis. Reste à savoir si cette stratégie va être efficace. Enfin, la majorité des citoyens malgaches espèrent que le régime n’obtiendra pas ce montant exorbitant, sachant que les dirigeants voleront la grande partie de cet argent.

Dom