Assainissement de marché – La Cua tabasse un militaire !
Les agents de la Commune urbaine d’Antananarivo (Cua) ont frappé fort cette fois ! Un militaire en tenue civile avait été brutalement battu par les agents de la police municipale hier, lors de leur patrouille habituelle. Coup de choc pour ces brutes qui ne s’attendaient pas au statut de leur victime. La femme enceinte de ce dernier ainsi qu’un enfant avaient également reçu quelques coups de griffes et de pieds.
Hier, aux environs de 17h, des cris de colère et des jets de pierre émanaient des marchands ambulants du côté de Soarano. Cela s’est déroulé quelques secondes à peine après le passage des agents de la Cua qui effectuaient leur assainissement quotidien. D’après les dires de Mme Suzette, l’une des victimes à 9 mois de grossesse, son mari venait tout juste de revenir du travail et allait la prendre pour rentrer chez eux, lorsque les agents de la Cua ont débarqué. A noter que le mari en question est un militaire, en tenue civile. Celui-ci voulait aider son épouse à remballer les produits de vente lorsqu’un coup de pied le surprend et le met à terre. Une dizaine d’agents se sont ensuite acharnés à le tabasser, malgré le fait que sa femme voulait le relever. Les policiers municipaux l’ont ensuite embarqué dans la camionnette de patrouille, inconscient. Les sacs de jutes qui contenaient la marchandise avaient notamment été déchirés et mis de force dans le véhicule. L’épouse du militaire avait bien entendu insisté pour monter à l’avant et accompagner son mari, mais celle-ci avait été éjectée de force du véhicule arrivée à Ambohijatovo. Selon elle, les insultes et les coups de pieds pleuvaient de partout, sans aucune considération ni pour le militaire, ni pour la jeune femme enceinte de plusieurs mois, ni pour l’enfant qui avait à peine 2 ans.
Aucun arrangement
Une fois de plus, les marchands ambulants du côté d’Analakely et Soarano se sont regroupés devant le grand portail de la mairie d’Antananarivo. En colère, encore une fois ! Toutefois la présence d’un camion rempli d’agents des forces armées avait fait la différence hier. Les agents de la Cua avaient brutalement assommé l’un des leurs sans avoir la moindre idée de son identité. Le Deuxième adjoint au Maire n’avait-il pas réprimandé les journalistes lors de la mort de Ramamany ? Voilà la preuve, enfin mise au grand jour, que les agents de la Cua font bel et bien des abus de pouvoir et de force en effectuant leur assainissement ! De quel droit les agents de la police municipale osent porter la main sur les civils ? Les coups et blessures volontaires sont toujours de vigueur, mais bien entendu à Madagascar tout est possible ! C’est rien de le dire. D’après l’un des agents de la Cua, ils étaient dans l’incapacité de divulguer la moindre information dans la mesure où leur premier responsable se trouvait à Anosipatrana. Cela résume parfaitement la situation : « quand le chat n’est pas là, les souris dansent ». Pendant que la foule de marchands ambulants déballaient leur haine contre leur ennemi de tous les jours, les renforts des militaires sont vite arrivés sur les lieux dans un camion dont chacun avait la main sur la gâchette de leurs armes à feu, prêts pour une éventuelle action. Une négociation a été faite entre les militaires et les agents de police. Toutefois, le colonel venu sur les lieux avait été particulièrement mécontent, voire furieux de la situation. Celui-ci ne permet aucun arrangement. C’est comme qui dirait la fin des haricots pour ces agents de la Cua!
Athanase