Débordement de la Cua – La police communale lâchée par le staff du maire
Suite aux débordements des éléments de la police communale, lors de leur opération d’assainissement le 10 novembre dernier, on attendait bien une réponse de la part de l’Hôtel de Ville d’Antananarivo. Ces derniers qui d’habitude réagissent au quart de tour dans ce genre d’affaires. La réponse est tombée hier mais contrairement à ce qu’on attendait, elle est venue de la part des députés élus sous les couleurs du parti Tiako i Madagasikara (Tim) à Antananarivo ville mais également de ceux dans les autres régions. Ces derniers ont tenu une conférence de presse hier à Tsimbazaza afin d’exprimer leur position face à cela. Selon ces derniers, ils ont entendu les rapports et les versions des deux camps, à savoir la police communale et la mairie d’Antananarivo d’un côté et les forces de l’ordre de l’autre. Ceci pour en arriver à la conclusion que les agissements des forces de l’ordre face à ce qui s’est passé sont condamnables au plus haut point. Les policiers municipaux ont effectué leur mission d’assainissement des rues de la capitale et le militaire en civil s’y étant opposé, c’est ainsi qu’il a été blessé. Les députés Tim soulignant qu’après obtention d’un certificat médical, ce dernier pourra porter plainte si infraction il y a eu de la part de la police municipale. Le tort des éléments du Capsat, du Rm1 et de l’Emmoreg était surtout d’avoir encerclé l’Hôtel de Ville afin de réclamer la libération par la police communale de l’homme tabassé et de sa femme enceinte qui a également été frappée.
Contradiction
Enfin, pour les députés Tim, ceux qui font obstruction à la loi et aux forces de l’ordre doivent être arrêtés et traduits devant la justice et non secourus par toute une garnison armée jusqu’au cou. De plus, l’Etat et les forces de l’ordre devraient agir de concert avec la Commune urbaine d’Antananarivo (Cua) dans l’assainissement des rues de la capitale. Malheureusement, il semblerait que le team Cua et députés Tim ne se soient pas concertés sur la question. En effet, au niveau de l’Hôtel de Ville, le directeur de cabinet du maire a annoncé hier même qu’une enquête sur les agents de la police communale qui ont perpétré ces violences est en cours actuellement. Si une enquête est ouverte au niveau de la police communale, c’est qu’il y a lieu de déterminer et de trouver, puis de punir le coupable de ces actes inacceptables. Certains des éléments de la police communale ont plaidé la légitime défense. Or, est en état de légitime défense une personne qui riposte à une atteinte immédiate et injustifiée à sa personne, à autrui ou à ses biens, ou encore pour interrompre l’exécution d’un délit ou d’un crime à l’encontre d’un bien. Ce qui n’était donc évidemment pas le cas des éléments de la police communale. De plus, le directeur de cabinet du maire d’Antananarivo a souligné que désormais, les éléments de la police communale devront suivre des formations civiques afin de mieux exécuter leurs tâches dans le respect d’autrui. En fin de compte, malgré le fait que les députés Tim ont essayé de sauver la face de la Cua et de ses dirigeants, le staff entier du maire a lâché la police communale dans cette affaire. Le deuxième adjoint du Cemgam ayant déjà précisé qu’ils iront jusqu’au bout de la procédure, devant le tribunal.
Régis Kabary