Envoie le générique !
Il semble que le Brexit décidé par la Grande-Bretagne il y a quelques mois encore, mais déjà oublié par bon nombre de personnes, n’eut été que le début d’une aventure palpitante sur la scène internationale. Bien évidemment, comme dans tous les films à suspense, la suite a tardé à venir, ce qui explique en même temps le fait que les spectateurs aient oublié le début du film. Mais las sans doute de faire attendre les spectateurs du monde entier, les Américains ont donné le ton en élisant un très controversé 45ème président en la personne de Donald Trump pour succéder à Barack Obama. Alors que celui-ci est donné perdant dans les sondages face à l’ancienne première dame, désormais ancienne secrétaire d’Etat des Etats-Unis Hillary Clinton. Et dans la réalité également, les citoyens américains à avoir voté pour cette dernière étaient semble-t-il plus nombreux que ceux ayant voté pour le milliardaire. Mais grâce au système électoral, Donald Trump a réussi à mettre dans son escarcelle plus de grands électeurs que sa rivale et finit donc 45ème président des Etats-Unis d’Amérique. Le film est loin d’être terminé car aujourd’hui, il semble que la France, berceau de la république, veut prendre part à la fête et cherche à avoir son rôle dans l’histoire.
Une question, comment un président de la République peut-il être destitué ? En France, on a décidé que cela se ferait par un vote du Sénat. Et à la fin du mois d’octobre, le Parlement a définitivement adopté le mécanisme de destitution du chef de l’Etat, une procédure qui attendait d’être applicable depuis sept ans. Cette procédure n’existait pas jusqu’à présent dans la Ve République française. Plus précisément, elle était inscrite dans les textes depuis sept ans mais sans être applicable. La loi n’attend plus que la validation par le Conseil constitutionnel avant d’entrer en vigueur. Le mécanisme doit suivre cinq étapes à partir de là. En premier, des parlementaires constatant un « manquement à ses devoirs manifestement incompatible avec l’exercice de son mandat » du président de la République proposent une résolution. Ensuite, la conformité de la proposition est vérifiée, puis, si la proposition de résolution est jugée conforme puis, dans les quinze jours suivants, adoptée par la majorité de l’assemblée, elle est transmise à l’autre chambre, qui doit à son tour se prononcer dans les quinze jours. La quatrième étape veut que si la résolution est adoptée par les deux assemblées, le bureau de la Haute Cour se réunit aussitôt. Et enfin, le moment de la comparution du président de la République devant la Haute Cour, qui ne peut durer que quarante-huit heures maximum, au bout desquelles le vote doit intervenir. Les débats sont publics mais seuls les membres de la Haute Cour, le président de la République et le Premier ministre peuvent y prendre part. Nous parlons de cela car selon les médias français, François Hollande serait en passe d’être destitué. Voilà donc la suite du film Brexit-Trump et maintenant, Hollande. Les raisons de cette possible destitution sont résumées en quelques lignes par le Huffington Post le 7 novembre dernier : « Mi-octobre, dans l’hémicycle, Pierre Lellouche avait publiquement posé la question de la destitution de François Hollande. Trois semaines plus tard, le député de Paris a franchi un cap supplémentaire en adressant à tous ses collègues, lundi 7 novembre, un texte pour tenter de mettre en œuvre ce scénario qui n’a jamais existé en France. Pierre Lellouche veut en effet mettre fin à la présidence Hollande suite à la publication du livre Un président ne devrait pas dire ça. Les passages qui ont le plus dérangé le député concernent les déclarations faites par le chef de l’Etat sur les assassinats ciblés de terroristes qu’il a commandités. Le Président en aurait donné la liste aux deux journalistes du Monde qui ont écrit l’ouvrage. ». Face à cela, et ne voulant pas laisser aux français la vedette, les Américains ont repris le relais à travers, également, une pétition. La nouvelle fait encore plus choc que lors des résultats des élections car actuellement, deux millions d’américains demandent aux grands électeurs de voter en faveur d’Hillary Clinton lors du vote formel. Une pétition en ligne a été publiée sur le site Change.org pour inciter le Collège électoral des Etats-Unis à voter pour la candidate démocrate Hillary Clinton lors du vote formel prévu le 19 décembre.
La démocrate a en effet remporté le vote dit populaire du 8 novembre, alors que Donald Trump l’a emporté par le nombre de grands électeurs empochés, souligne l’auteur du texte. Cependant, « il est encore possible d’inverser le résultat de l’élection ». Nous n’en dirons pas plus et attendrons comme tout un chacun le deuxième volet de cette saga occidentale. Toutefois, ce dont on peut être sûr, c’est que le modèle démocratique occidental est en fin de vie et que tous ces bouleversements dans ces pays, qu’on croyait à l’abri de telles choses, le démontrent clairement. A l’heure où Madagascar bataille pour une « démocratie » de ce genre, envoie le générique.
Ny Aina Rahaga