Adoption – Priorité aux familles malgaches résidantes
L’adoption n’est pas encore un phénomène viral dans notre pays, il est même plutôt mal vu d’adopter un enfant qui soit totalement étranger à la famille, en général, on adopte nos propres neveux et nièces, adopter n’est même pas le mot juste, le vocabulaire utilisé est «mitaiza» ou prendre soin et on ne suit pas vraiment les procédures judiciaires nécessaires. En général, ce sont les étrangers ou les malgaches expatriés qui viennent adopter des enfants à Madagascar. Mais récemment, le ministère de la Population, de la protection sociale et de la promotion de la femme a fait part de son intention de prioriser l’adoption au niveau national afin d’éviter le déracinement de l’enfant et un changement brusque de situation. Dans cette optique, un projet de loi a été mis sur pied pour simplifier l’adoption pour les familles résidantes à Madagascar. Un dossier en bonne et due forme provenant de familles malgaches résidants à Madagascar sera alors priorisé mais les procédures à suivre quant aux vérifications d’usage resteront les mêmes et il n’y aura pas de favoritisme pour cela. Le but de ce projet est louable mais cependant, il y a des facteurs qui n’ont pas été pris en compte. Le pays est en déclin, si l’on ne parlait que du niveau de vie. Le revenu moyen annuel brut à Madagascar est de 430 dollars, alors qu’en Afrique il est de 1600 et 10000 pour les pays occidentaux. Si l’on met ce facteur dans la balance, un enfant adoptif serait incontestablement mieux loti ailleurs qu’à Madagascar, il y vivrait sûrement à l’abri du besoin, ou du moins de la grande pauvreté qui touche l’île. Il est aussi question de scolarité quand on parle d’adoption, tout et chaque étudiant malgache a bien sûr déjà caressé le rêve d’un jour aller étudier à l’étranger et mentirait celui qui prétendrait le contraire. Bien sûr, on trouve un bon établissement dans le pays mais le niveau est encore assez bas, en général. Sans compter que l’adoption fait l’objet d’une suivie minutieuse à l’étranger, les parents adoptifs respectent alors leur engagement ce qui n’est pas le cas à Madagascar, où il n’y a plus aucun suivi des enfants adoptifs dès que la procédure touche à sa fin.
Ny Tsiky R.