Bataille de Mahazoarivo – Pour un fortin, marché noir aux législatives
On aurait pu conclure rapidement que les seuls résultats qui présentaient un intérêt étaient ceux qui concernaient les deux partis principaux rivaux, d’un côté les Mapar les candidats soutenus par et soutenant Andry Rajoelina, et de l’autre les candidats parmi les plus fidèles de Dada. On avait l’impression lorsque les premiers résultats sont tombés que tout allait se jouer entre eux. Vrai et faux à la fois, de toute façon le mode de désignation du Premier ministre au niveau de l’Assemblée Nationale reste encore sujet à variation, c’est selon… Par les résultats qui apparaissent peu à peu, on peut s’apercevoir que les Indépendants risquent de jouer un rôle plus important que celui de spectateur qu’on leur attribue. Ils ne vont sans doute pas former un groupe à eux, ils sont comme les centristes en Europe, des centristes de droite comme des centristes de gauche. Ici il y a des chances que des Indépendants se déclarent très dépendants. Chaque camp a adopté la même stratégie que ceux d’en face puisque chacun a eu à résoudre les problèmes identiques à ceux auxquels les autres étaient confrontés. Il se trouve que des deux côtés on disposait de surplus de compétences et candidats dans un grand nombre de circonscriptions, chacun a réagi pareillement à la tentation de mettre plusieurs fers au feu, mais ne pouvant présenter deux listes de la même écurie en concurrence, d’un côté comme de l’autre on a armé des sous-marins anonymes, les indépendants. Maintenant il y a des risques que les indépendants élus aient à l’idée de jouer les divas quel qu’ait été leur engagement antérieur. Il leur est tout autant loisible de se laisser griser par les sirènes les mieux chantant, que d’essayer d’être les maitres du jeu en provoquant une flambée des prix. La 4ième risque à ce moment là de démarrer sur une chaussée glissante. Cette éventualité constitue le grand danger du système que l’on a déjà expérimenté : une majorité à géométrie variable qu’entretiennent des pratiques mercantiles. Evidemment que l’on a essayé de tempérer ces effets en inoculant le principe du mandat impératif. Aussi efficace que marier l’huile et le feu. Cette méthode réduit on le sait le rôle des députés à celui de simples godillots, formule prisée par les régimes totalitaires avec un parti unique. Le schéma adopté pour le fonctionnement de la 4ième République pourrait favoriser ainsi une tentation des chefs de partis à se comporter en chefs de guerre dont la constitution garantit la fidélité des hommes de troupe. L’un des chefs, le Premier ministre disposera de la puissance publique. La bataille aujourd’hui et demain concerne la conquête d’un véritable fortin, Mahazoarivo.