Désignation du Premier ministre – Mapar en bonne place, Rajoelina favori naturel
Tout le week-end dans les salons comme dans les états-majors des organisations politiques il n’est de sujet que l’avènement d’Andry Rajoelina à Mahazoarivo dans les fonctions de Premier ministre. Evidemment que ça provoque sinon de graves remous du moins de nombreux commentaires et autour de la question s’animent d’âpres polémiques qu’entretiennent les auditeurs de deux stations-radio qui relayent la voix de la « démocratie » en donnant la parole à leurs auditeurs. Pour faire des projections de façon objective on ne peut que se baser sur les chiffres, et sur ce terrain le Mapar n’a pas de rival à sa hauteur, son challenger immédiat la mouvance Ravalomanana ne totalise pas la moitié des sièges promis au Mapar. Naturellement on peut penser que le personnage qui a pris sous son aile ce mouvement pour les législatives devienne en toute logique le prétendant légitime du Mapar pour occuper le poste de Premier ministre. Comme il fallait s’y attendre, on soulève l’objection qu’en restant à son poste Andry Rajoelina conformément à l’esprit de la feuille de route n’aurait pas dû pouvoir avancer à découvert comme il l’a fait pour participer par intermédiaires à ces élections. L’argument prêtait à débat mais l’heure pour le tenir est passée. Avec les chiffres publiés il ne peut être aucune autre organisation en dehors du Mapar de s’adjuger du droit de désigner le Premier ministre à soumettre à la nomination par le Président de la République. Evidemment selon l’interprétation que l’on retiendra du concept de majorité à laquelle fait référence la loi, il sera peut-être exigé de cette formation politique de trouver une majorité pour gouverner dans des conditions normales pour une stabilité, et ce en établissant des alliances. Tous les avis et tous les goûts sont dans la nature pour définir les qualités idéales de celui appelé à occuper le poste de Premier ministre. Certains accordent la priorité à une haute technicité, d’autres à une forte personnalité, certains exigent comme qualité première et même suffisante, une profonde sagesse trempée d’humilité. Il s’agit là d’un vrai sujet de débat mais qui ne peut se solder sur des principes arrêtés. Les conclusions sur l’incompétence éventuelles d’un tel ou tel autre à assumer les fonctions de Premier ministre ne valent que jugement personnel en réponse à un procès d’intention entrepris de manière subjective. Le peuple a fait son choix, et lui seul portera son jugement sur bilan aux prochaines élections.
Léo Raz