On évoque à de nombreuses reprises les bénéfices que le pays pourrait tirer du 16^ème sommet de la Francophonie qui démarrera la semaine prochaine, dans quelques jours plus précisément. Les tenants du pouvoir n’ont de cesse de vanter les retombées de ce sommet et les opportunités que l’évènement offrira à la population entière. Pourtant, un précédent sommet du Comesa, qui s’est tenu il y a encore quelques semaines et qui devait avoir les mêmes impacts, semble avoir déçu l’opinion publique qui se demande encore pourquoi a-t-on dépensé les deniers publics pour n’avoir presque rien en retour. Cette fois-ci, le sommet de la Francophonie n’a même pas commencé que les malgaches en sentent déjà les conséquences, mais négatives. Depuis le début de la semaine, les prix des denrées alimentaires ont connu une forte hausse au niveau des marchés locaux, notamment en ce qui concerne les légumes, la viande et d’autres encore. Selon les fournisseurs des marchés de la ville, cela serait dû au fait que les demandes des grands établissements hôteliers concernés par le Sommet et des organisateurs du sommet de la Francophonie sont énormes. Ces demandes sont « prioritaires », selon toujours les fournisseurs et les producteurs. Ainsi, il ne reste plus pour la population, obligatoirement négligée, que des produits de troisième, voire de quatrième qualité ou des invendus. Mais en plus de cela, le prix de ces produits, qui ne sont que des restes, ont connu une hausse considérable. En définitive, l’intérêt des malgaches semble sérieusement être le cadet des soucis des dirigeants avec la tenue de cette réunion qui ne durera pourtant qu’une semaine et pour des invités qui passeront une semaine au plus dans la Grande île. Avec les interdictions de circuler et l’arrêt des cours pour les élèves, voilà que la population doit subir une hausse des produits de base qui servent à la subsistance. Jusqu’où poussera-t-on la tolérance des Malgaches pour le bon plaisir des tenants du pouvoir et des invités de la Francophonie ?

Régis Kabary