Le secteur industriel est le garant d’un progrès économique durable pour un pays en voie de développement, c’est le moteur pour ainsi dire qui pousse en avant une nation. Madagascar accuse actuellement un retard assez important dans ce secteur comparé aux autres pays qui ont démarré en même temps que lui, c’est à dire depuis la fin de la colonisation, on peu notamment citer l’Afrique du Sud, l’Indonésie. Ce n’est pas que le secteur industriel ne se développe pas, c’est surtout qu’il est mal géré et, de ce fait, il n’y a aucun véritable apport pour le pays et la population. L’industrie agro-alimentaire et celle du textile sont celles qui prédominent à Madagascar or ces domaines sont saturés et subissent une énorme pression face à la concurrence étrangère. L’industrie minière quant à elle a déçu, non seulement les plus grands exploitants de minerais sont des étrangers arrivistes mais cette activité n’a pas engendré la masse d’emploi attendue, au contraire elle précarise l’emploi en transférant les postes ou les travailleurs vers des entreprises de sous-traitance. Il a alors été relevé durant la rencontre syndicale sur l’industrialisation inclusive et durable qui a réuni des syndicats affiliés à IndustriAll, la Conférence des Travailleurs de Madagascar (Ctm), la Solidarité Syndicale de Madagascar (Ssm) que deux conditions doivent être remplies pour que l’industrie devienne un succès économique et social pour Madagascar. Le premier étant l’obligation de se conformer aux normes de la concurrence saine sur le marché local pour éviter le déclin de l’industrie malagasy face à la venue des produits importés, une tâche dont l’Etat et la société civile devraient s’assurer. Le second est le fait  de veiller à la décence des emplois fournis c’est-à-dire respecter les droits humains et les droits du travail, entre autres, la liberté syndicale. De ce fait, la Ctm et la Ssm revendiquent la participation des représentants syndicaux dans toute prise de décision concernant l’élaboration de la Loi sur le Développement de l’Industrie à Madagascar (Ldim). Ces groupements de syndicalistes appellent aussi à un grand dialogue entre l’Etat, le groupement des employeurs et celui des employés dans les plus brefs délais pour une rencontre constructive.

Ny Tsiky R.