Dividendes du letchi Fruits du professionnalisme
A peine commence-t-on à atteindre les objectifs que le professionnalisme paie cash. Cette année la filière letchi récolte déjà les fruits des efforts développés par les opérateurs dans ce secteur afin de mettre aux normes requises par le marché toutes les interventions dans cette branche d’activité. Avec 18.000 tonnes de letchis écoulés sur le marché européen, les acteurs ont établi un record en faisant mieux qu’en 2012, alors que déjà celle-ci fait référence, mais les ventes de la saison prochaine s’annoncent avec promesse de surpasser les performances de 2013. Durant la période de vente qui s’est étalée sur une trentaine de jours les prix ont été maintenus à un niveau quasi constant, signe d’une adhésion des consommateurs au produit, alors qu’il s’agit d’une denrée périssable nul besoin de brader pour s’en débarrasser. Et pourtant les grandes surfaces ont parfois utilisé le letchi de Madagascar comme article pour effectuer des prix d’appel, ou comme chez un grand distributeur le letchi de Madagascar a servi d’article de référence. Cela témoigne d’une qualité qui justifie le prix : dans la bonne fourchette. Ce n’est pas sous prétexte de vendre des produits de moyenne gamme que l’on peut s’autoriser de s’abstenir de soins professionnels dont on doit entourer le produit. Le destinataire in fine, l’acheteur est du reste en général un consommateur avisé, et ainsi il a perçu ces deux dernières saisons que la chaîne d’exportation de letchis de Madagascar n’use plus de soufre à dose excessive, et que toute trace du soufrage a disparu lorsque le fruit est servi à table. Le letchi de Madagascar ne fait aucun complexe face aux letchis de La Réunion ou de l’île Maurice, du reste ils ne chassent pas sur les mêmes terres, ces derniers ont une clientèle plus argentée disposant de moyens pour acheter le fruit ayant voyagé par avion au coût de 5 à 10 fois plus cher que le letchi de Madagascar embarqué sur des bateaux. Maintenant que les résultats sont là et qu’il reste toujours de nouveaux marchés à conquérir, l’expérience acquise et le professionnalisme qui préside à cette activité des letchis, permettront sans douve de développer la filière à commencer par l’extension des plantations comme celle des conquêtes à entreprendre. Un secteur de développement à portée de mains, des richesses potentielles dont on ne s’est pas préoccupé et qui se transforment aujourd’hui en chiffres. Il en est sans doute d’autres qui attendent l’imagination, la volonté et le courage d’entreprendre en organisant dans l’activité un réel professionnalisme.
Léon Razafitrimo